La filière irakienne du GSPC est née dans cette localité. Des jeunes qui sont endoctrinés pour aller faire la guerre en Irak se retrouvent, malgré eux, dans les maquis terroristes en Algérie. Le terrorisme est une malédiction qui semble s'installer dans la région du Souf depuis novembre 1991. Ce jour-là, si on excepte les actions du groupe de Bouyali dans les années 1980, la localité est secouée par la première action terroriste commise dans le pays. Aujourd'hui, 17 ans après, les choses n'ont pas changé d'un iota. La menace est toujours là. Selon des sources bien informées, le nombre de terroristes originaires d'El-Oued qui sont recherchés par les services de sécurité dépasse les 70 personnes. À ces derniers s'ajoute celui des jeunes disparus ces trois dernières années, notamment depuis l'affiliation du GSPC à Al-Qaïda. Au moins 60 jeunes de la localité ont été perdus de vue depuis leur enrôlement par les réseaux de recrutement pour la guerre en Irak. Une bonne partie d'entre eux a fini par s'installer dans les maquis algériens du centre du pays et de Tébessa. Dans cette dernière région, plus précisément à Bir El-Ater, une phalange, d'ailleurs appelée katibat Essaoufa, est constituée de terroristes originaires d'El-Oued et de ses environs. Depuis le premier attentat terroriste commis en novembre 1991 contre une caserne des gardes frontières à Guemmar, la région d'El-Oued n'a pas connu de stabilité. Même la Charte pour la paix et la réconciliation nationale n'a pas trouvé l'écho attendu au sein des irréductibles qui écument la région. L'ex-“émir” Kaâka a été éliminé par ces derniers, dirigés par un certain Messaoudi Mohamed Hafedh juste après avoir déposé les armes le 9 mars 2006. Il fut assassiné par ses propres ex-hommes alors qu'il faisait campagne pour la réconciliation. Toutefois, c'est fin février 2007, que la sonnette d'alarme a été tirée. Les services de sécurité découvrirent à El-Magrane, 25 km d'El-Oued, un centre logistique du GSPC. En plus des munitions, équipements et autres documents subversifs, le site disposait d'un camp d'entraînement aux attentats à la voiture piégée. Il y a quelques jours, un réseau de soutien a été démantelé. Deux femmes se trouvent parmi les personnes interpellées. M. B./K. B.