Le 5 Juillet, cette heureuse date qui symbolise le recouvrement de la souveraineté nationale, c'est aussi la journée dédiée à la jeunesse. Fête de l'Indépendance et de la Jeunesse, qui a coûté la vie à un million et demi de jeunes, moins jeunes, vieux, célibataires, pères de famille et femmes. En réalité, la Journée de l'indépendance est la consécration de plusieurs décennies de lutte acharnée et de nationalisme dévoué. Les questions qui méritent d'être posées aujourd'hui sont: que reste-t-il des acquis du 5 Juillet 1962? La société, notamment les jeunes Algériens, sont-ils patriotes? Que pensent les anciens maquisards des générations post-indépendance? Et enfin, a-t-on gardé intact l'esprit patriotique ou l'a-t-on inculqué aux générations d'après l'indépendance? Ce sont autant d'interrogations pour lesquelles les Oranais étaient unanimes à dire que le patriotisme a failli disparaître à l'avènement de la nébuleuse intégriste. Deux années de pouvoir de l'ex-FIS ont transformé et les goûts et les pensées quant au principe du patriotisme. Cela s'est illustré, selon un professeur rencontré à l'université d'Oran, à l'époque du pouvoir local de l'ex-FIS, par l'absence du drapeau national devant les façades des institutions d'Etat et les maisons, alors qu'auparavant, le symbole de la nation était partout présent. Par ailleurs, au niveau de l'Organisation nationale des moudjahidine, le patriotisme, selon Ghoubrini, membre du bureau de wilaya, est un élément d'éducation qui s'est imposé de fait avec la création des Scouts musulmans algériens, durant les années 30. Il y eut des écoles clandestines dans lesquelles on inculquait, dès l'âge de six ans, les chants patriotiques. Pour preuve, 18 membres du groupe des vingt-deux aveint été formés aux SMA. Aussi, la famille d'alors a largement contribué à l'ensemencement de l'amour de la patrie. Hélas, un autre constat et une autre question portent atteinte à cette nation. surtout chez les jeunes, attirés par «el harga» vers d'autres lieux. Cela est perceptible et constaté lorsque plusieurs jeunes sont interceptés quotidiennement au large de la mer. Un autre fait mérite d'être suscité est celui ayant trait à la déformation maladroite de l'Histoire. Qui dit guerre de Libération, dit les anciens maquisards. Comme si cette Algérie appartient exclusivement aux moudjahidine, alors que ces derniers cherchent désespérément à passer le flambeau à ces jeunes. «Les moudjahidine sont une espèce en voie de disparition», a fait état M.Fréha, (officier de l'ALN), ajoutant que le 5 Juillet est un transfert aux jeunes, du flambeau de l'Algérie des mains de ceux qui l'ont libérée. La mission appartient à tout le monde. Toutes les institutions sont appelées à conjuguer leurs efforts pour redonner aux Algériens, surtout les jeunes, le goût du patriotisme. Le mouvement associatif, la famille et l'école doivent s'y impliquer, ont laissé entendre plusieurs étudiants. Car, selon ces derniers, le patriotisme est l'âme de la nation.