Alger, Rabat et Tunis ont été invitées par la commission européenne à la Sécurité, à participer contre les flux des immigrants clandestins. C'est à travers une lettre adressée par M.Franco Frattini, commissaire européen à la Sécurité, aux ministres de l'Intérieur de leurs pays respectifs que l'Algérie, le Maroc et la Tunisie sont invités à participer aux patrouilles de l'agence européenne de contrôle aux frontières (Frontex). L'information provient de la responsable régionale, Axelle Nicaise. 27 clandestins de nationalité ivoirienne avaient été secourus en mer par un chalutier espagnol. Cela s'est passé le 24 juin. Une mission de patrouille en Méditerranée avait été lancée par Frontex. Les jeunes Ivoiriens candidats malheureux à l'immigration clandestine, avaient passé trois jours accrochés à des cages d'élevage de thon après que la République de Malte eut refusé de les accueillir. Devant des «opérations kamikazes» de cette envergure aux conséquences souvent dramatiques, le HCR, le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU, a fait valoir ses craintes. L'été 2007 a de fortes chances de vivre une succession de drames. Les migrants en Méditerranée ne reculent devant rien. Les nombreux naufrages qui ont causé autant de victimes n'ont en rien jugulé le phénomène. La commission européenne à la Sécurité a ainsi souhaité que les trois pays maghrébins participent activement à la lutte contre ce type d'immigration. Avions et bateaux équiperont les patrouilles de Frontex. Les échanges d'information compléteront la collaboration. Les pays maghrébins dont la Libye sont devenus des plaques tournantes de l'immigration clandestine. Des passages obligés pour rallier le continent européen. L'agence européenne de contrôle aux frontières Frontex qui ne dispose que d'une vingtaine de bateaux, devrait voir sa flotte atteindre 115 unités. Le nombre d'hélicoptères devrait passer lui aussi de 3 à 25, si les promesses des Etats membres sont tenues. L'Algérie a connu, tout récemment, une montée en puissance de ce phénomène. Les gardes-côtes nationaux sont sur le qui-vive. Ils ont interpellé, mercredi soir, à Ghazaouet à l'ouest du pays, 17 candidats à l'émigration clandestine, tous originaires de la capitale; ces jeunes hommes âgés de 22 à 28 ans devaient rejoindre leur destination, probablement les côtes espagnoles, à bord d'une embarcation de fortune. Un zodiac équipé de deux moteurs. La mal-vie, la misère, le manque de perspectives d'avenir et des pays politiquement instables, gangrenés par la corruption, confortent cet état de fait. Alors, Frontex pour quels objectifs?