Tant que le pouvoir d'achat reste faible, le consommateur tournera le dos à la politique. Comment se rapprocher du citoyen? Tel est le souci qui tracasse actuellement le gouvernement. Le message du 17 mai dernier l'a véritablement secoué. La situation n'est guère satisfaisante. La population est ballotée trimbale entre désarroi et espérance. Solution: il faut agir vite. Le citoyen, dit-on, est désormais au centre des préoccupations. Le programme du gouvernement met l'accent sur l'amélioration des conditions de vie. Par quel moyen? Pourtant la solution n'est pas aussi compliquée que cela. Le quotidien des citoyens l'illustre clairement. Le pouvoir d'achat reste son point sensible. Une virée dans les marchés permet de constater le degré de cette souffrance. La flambée des prix fait fuir tout le monde. Rien que pour les légumes, les prix sont «brûlants». Alors que nous sommes est en pleine saison. La pomme de terre ne descend pas au dessous de 55DA le kilo. Même chose pour la salade qui frôle les 50DA le kilos. Loin de parler des fruits qui sont inabordables. Le kilo de pêche vacille entre 120 et 130DA et celui de la pomme est à 180DA. Les produits alimentaires ne sont pas en reste. La semoule et l'huile ont également augmenté. Un sac de 25kg coute 850DA et une bouteille d'huile de 5 litres dépasse les 540DA. Ce sont là des éléments qui rappellent quotidiennement au citoyen que la situation ne s'améliore pas. Comme ils démontrent que la récente augmentation des salaires ne règle pas le problème. Le citoyen se rend chaque matin au marché dans l'espoir de trouver une accalmie, en vain. Il revient avec un couffin vide et plein d'interrogation. Pourquoi cette hausse vertigineuse des prix? Devant l'absence de mécanismes de contrôle et de régulation des prix, les commerçants font la loi. Ces derniers augmentent les prix à leur guise et le citoyen se retrouve pénalisé. Il peut se priver des fruits mais pas des produits de base. Fort heureusement, les prix du lait et du pain sont subventionnés par l'Etat. Le reste dépend de la loi de l'offre et de la demande. Certes, il y a la liberté des prix, mais celle-ci ne signifie pas non plus une anarchie qui a tendance à affaiblir encore plus le citoyen. Les départements de l'agriculture et du commerce ont leur part de responsabilité dans cette situation. Jamais le portefeuille des Algériens n'a été aussi fragilisé que cette fois-ci. Le prix de la pomme de terre qui atteint parfois les 80DA laisse les gens perplexes. alors qu'elle est un aliment de base. Au point que les jeunes ont clamé haut et fort le prix de la pomme de terre, lors de la finale de la Coupe d'Algérie. Cet appel traduit le désarroi de la population qui tente, à travers tous les moyens, d'exprimer son ras-le-bol. Avec un salaire de 20.000DA, un père de famille peut-il subvenir aux besoins de sa famille? La réponse est évidente. Avec les factures d'électricité du gaz et de l'eau, le citoyen a du mal à boucler ses fins de mois. Le ministre de l'Energie et des Mines l'avait annoncé avant-hier. Cette nouvelle ne fait qu'empirer les choses. C'est pourquoi le citoyen tourne le dos à la politique. Le taux d'abstention de 65% l'atteste fortement. Le gouvernement qui se met à l'écoute du citoyen va-t-il changer la donne? Fort possible. Si le gouvernement veut gagner la confiance des citoyens, il doit agir sur le couffin.