La situation sociale actuelle semble inquiétante, vu la flambée des prix des produits de large consommation, tels les fruits et légumes, en particulier la pomme de terre, cet aliment de base qui se retrouve au centre d'une véritable polémique ces derniers mois, avec un prix qui atteint les 70,5 DA le kilogramme. Le citoyen algérien face à cette hausse vertigineuse et incroyable des prix, notamment avec l'arrivée du mois sacré du Ramadhan qui coïncide aussi avec la rentrée sociale et scolaire en même temps, semble perdu. Que faire pour un simple retraité, ou un père de famille avec plusieurs enfants, un quotidien amère pour un SNMG de 12 000 DA ? Face à cette réalité, plusieurs réactions ont été enregistrées, notamment dans le milieu patronal, afin de contrôler et mettre un terme à ce gros problème et en même temps proposer de l'aide pour trouver une parade à cette inflation des prix. En effet, cette situation n'a pas laissé le Forum des chefs d'entreprise (FCE) indifférent, puisque le président de cette organisation patronale, en l'occurrence Réda Hamiani, vient de saisir le chef du gouvernement en lui proposant "une réaction commune à cette nouvelle donne économique", "cette situation nous interpelle et même si nous sommes dans un contexte d'économie libérale, qui doit laisser libre cours aux forces et mécanismes du marché, nous ne devons pas rester passifs face à cette lente érosion du pouvoir d'achat", a déclaré le président du FCE, Réda Hamiani. Disposé à participer à toute rencontre "susceptible d'aider à trouver une parade" à cette inflation des prix et à ses retombées négatives sur le pouvoir d'achat du citoyen ainsi que sur tout l'appareil productif national, cet industriel a envisagé des mesures et elles ne sont pas moins de quatre. La première concerne une "action sur la parité du dinar", autrement dit une réévaluation de la monnaie nationale de façon à diminuer le coût des produits importés. Pour la deuxième mesure, Hamiani propose au chef du gouvernement une réduction de la fiscalité douanière, qu'il estime trop élevée, et de la fiscalité courante, notamment la TVA, comme cela a été entrepris pour la pomme de terre. Comme troisième mesure, il préconise des initiatives destinées à inciter les chefs d'entreprise à "diminuer leur marge d'intervention" (marge bénéficiaire) en vue de contenir les prix. Quatrième et dernière mesure, Hamiani propose une révision à la hausse du SNMG (12 000 DA actuellement) mais seulement comme ''ultime recours", étant donné les possibles effets inflationnistes d'une telle mesure. Rappelons, par ailleurs, les déclarations du PDG de Cevital, qui déplore que "l'Algérie dispose de nombreuses richesses et que ses réserves de change n'ont jamais été aussi importantes alors que sa population n'en bénéficie pas et que le pouvoir d'achat des familles et très faible", selon Issad Rebrab, PDG de Cevital. L'allégement de la TVA stimulera "le pouvoir d'achat des consommateurs", le mieux serait, ajoute Issad Rebrab, d'appliquer "la TVA à 17% sur les produits de luxe". Pour Issad Rebrab, les producteurs n'ont rien à perdre dans cette affaire, puisqu'ils répercutent le montant de la TVA sur les produits, sauf que le souci majeur "reste le pouvoir d'achat". En dépit des mesures prises pour faire baisser les prix de la pomme de terre, le gouvernement a décidé de recourir à l'importation. 75 000 tonnes de ce tubercule seront importées de Hollande, de Belgique, d'Espagne, de France et du Canada. Peut-on dire que ce sont là les vraies solutions ? Il faut dire que le pouvoir d'achat reste faible pour le citoyen, tant que le SNMG reste à ce niveau. Cela dit, il est donc nécessaire que l'Etat fasse bouger les lignes dans le management de l'économie pour résoudre des problèmes spécifiques, essentiels, accomplir une mission importante ou réorganiser les structures d'une manière générale.