Haroun expose la beauté des oeuvres et l'engagement d'un artiste. Après une éclipse qui aura duré près d'une décennie, Haroun est revenu avec plusieurs oeuvres, proclamer son attachement à la beauté et sa continuité dans la voie qui est la sienne et qu'il a toujours su mettre à l'abri des convulsions du temps. Haroun est un artiste mais aussi un homme qui a su répondre, présent quand le pays, et plus spécialement la région, a fait appel à lui. Haroun ne s'est pas dérobé devant la tâche aussi ingrate soit-elle et a su, en devenant maire d'Aït Bouaddou, par exemple, laisser pour un temps son autre passion, l'enseignement, pour se mettre au service de la collectivité. Avec lui, la commune a su réaliser beaucoup de belles choses: routes, alimentation en eau potable, construction d'une Maison de la culture et bien d'autres réalisations érigées grâce à l'assemblée du village, d'abord, et aux conseils éclairés et à l'engagement de gens tel Hocine Haroun aussi. De ces êtres d'exception, la Kabylie en regorge pour peu que les uns et les autres trouvent une lucarne, une aide et ce sera certainement l'explosion de compétences et de volonté. Sans renier ses engagements politiques, Hocine Haroun est aujourd'hui membre de l'APW, un mandat qui l'a douloureusement marqué avec la disparition d'un ami très cher, feu Aïssat, le président de l'APW assassiné le Ramadhan dernier. Comme pour briser le signe indien qui semblait frapper la région, Hocine a repris ses expositions après dix années d'absence. Une absence qui ne signifie nullement abandon, puisqu'il nous revient avec des tableaux magnifiques. Pédagogue, Hocine manie le pinceau comme il sait aussi manier la langue et avec ses tableaux, il nous livre ses visions des régions d'Algérie. Des régions qu'il a su nous faire admirer après que certainement, elles l'eurent frappé par leur beauté. Fin observateur, Hocine Haroun a su rendre, avec minutie et exactitude, les perles du Djurdjura et le regard est accroché par ces petits détails qui font la différence. Aït El Kaïd, le lac de Tigoulmime, Aït Oulhadj sous la neige et aussi des scènes de la quotidienneté et des personnages tel ce pauvre, vu en plusieurs dimensions, sont un enchantement au regard. Avec ses oeuvres, Hocine Haroun apprend à son public à bien scruter les choses et finalement à mieux voir ce qui nous paraît anodin alors qu'il est empli de lumière et de magie. Haroun ne s'est pas arrêté à la seule Kabylie, l'artiste qu'il est, a su nous restituer, avec bonheur, les beaux paysages vus au cours de ses pérégrinations. C'est ainsi que les Aurès et Ghardaïa n'ont pas été oubliés tout comme la Casbah d'Alger, cette citadelle de l'héroïsme et de la beauté. Les visiteurs de la Maison de la culture ont eu ainsi l'indicible bonheur de renouer avec la beauté en contemplant ces oeuvres sorties tout droit des pinceaux d'un artiste au sens plein du terme. Haroun porte l'amour de la patrie au coeur, et, d'ailleurs, il le démontre en signant son retour, non pas dans des vernissages en France où il en a la possibilité, mais à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Haroun qui est un artiste au grand coeur et au pinceau magique, est aussi un citoyen qui sait prendre ses responsabilités pour servir l'autre, tout l'autre. On ne peut que souhaiter à Hocine Haroun de continuer à émerveiller son public avec ses oeuvres aussi belles qu'attrayantes. Continue Haroun à nous donner encore de ces belles oeuvres. Nous te saluons, l'artiste.