S'exprimant, hier, sur les ondes de la Chaîne III, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Noureddine Yazid Zerhouni, a affirmé que le projet d'amendement de la loi électorale vise à «préserver et consolider le système électoral basé sur la proportionnelle» considéré comme étant «le système le plus démocratique». Comme il a tenu à apporter une précision de taille: la révision de la loi électorale ne prévoit «ni dissolution, ni exclusion de partis politiques», assurant que les formations politiques n'ayant pas obtenu 4% des suffrages exprimés aux dernières élections législatives «auront toute la faculté d'agir, de travailler et de poursuivre leurs activités politiques». Le ministre a souligné que ces partis politiques seront dans l'obligation de recourir au système de parrainage au même titre que les candidats indépendants, s'ils souhaitaient un jour se présenter aux élections. «Ils seront exemptés de cette mesure le jour où ils obtiendraient 4% des suffrages exprimés», a-t-il ajouté. En outre, M.Zerhouni a considéré que ces partis politiques qui n'ont pas d'ancrage national étaient «la cause» de la forte abstention observée aux élections législatives du 17 mai dernier. Le ministre a indiqué que les amendements proposés visent à «répondre à la préoccupation d'éviter un éparpillement trop fort qui peut avoir pour conséquence des candidatures fantaisistes de la part des partis qui n'ont pas d'existence ou de la part des indépendants». Ces amendements visent, également, à «mettre un frein à la spéculation financière qui s'est bâtie autour de l'agrément des listes de candidatures», a ajouté M.Zerhouni. Pour le ministre, cette spéculation qu'il a qualifiée de «trabendisme politique» est le fait de partis qui «n'ont pas d'existence réelle sur le terrain» d'où, a-t-il soutenu, «l'urgence d'apporter des amendements pour mettre fin à l'achat de cautionnement des listes électorales». Pour mettre fin à ces «deux dérives principales», M.Zerhouni a fait savoir que son département ministériel a pensé à modifier le système de parrainage des listes électorales. «L'idée de base est de permettre à tout citoyen de présenter sa candidature aux élections, qu'elle soit pour l'APC, l'APW ou au niveau national tant qu'il y a un minimum de citoyens qui le parrainent et qui lui donnent une assise nationale», a-t-il affirmé. «Le parrainage peut être donné par des signatures directes de citoyens lorsqu'il s'agit d'un candidat qui n'a pas d'appartenance politique. Aussi, nous considérons qu'un candidat ou une liste de candidats a une assise lorsqu'elle est parrainée par un parti politique ayant une existence réelle au niveau national», a-t-il encore expliqué.