Pour le ministre, le projet d'amendement vise avant tout à “préserver et consolider le système électoral basé sur la proportionnelle” considéré comme étant “le système le plus démocratique”. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre a indiqué que “les amendements proposés tendent surtout à mettre un terme à l'éparpillement trop fort qui peut avoir pour conséquence des candidatures fantaisistes de la part des partis qui n'ont pas d'existence ou de la part des indépendants”. Ces amendements visent, également, “à mettre un frein à la spéculation financière qui s'est bâtie autour de l'agrément des listes de candidature”, a ajouté M. Zerhouni. Pour le ministre, cette spéculation, qu'il a qualifiée de “trabendisme politique”, est le fait de partis qui “n'ont pas d'existence réelle sur le terrain” d'où, a-t-il soutenu, “l'urgence d'apporter des amendements pour mettre fin à l'achat de cautionnement des listes électorales”. Pour mettre fin à ces “deux dérives principales”, M. Zerhouni a fait savoir que son département ministériel a pensé à modifier le système de parrainage des listes électorales. “L'idée de base est de permettre à tout citoyen de présenter sa candidature aux élections, que ce soit pour l'APC, l'APW ou au niveau national tant qu'il y a un minimum de citoyens qui le parrainent et lui donnent une assise nationale”. “Le parrainage peut être donné par des signatures directes de citoyens lorsqu'il s'agit d'un candidat qui n'a pas d'appartenance politique. Aussi, nous considérons qu'un candidat ou une liste de candidats a une assise lorsqu'elle est parrainée par un parti politique ayant une existence réelle au niveau national”, a-t-il encore expliqué. Interrogé sur les critères de classification des partis à ancrage national, le ministre a indiqué que le projet d'amendement de la loi électorale, qui est présenté aujourd'hui à l'Assemblée populaire nationale (APN), fixe ses critères à “l'obtention d'au moins 4% des suffrages exprimés lors des trois dernières élections législatives”. Estimant que cette mesure “peut paraître arbitraire”, M. Zerhouni a affirmé, néanmoins, qu'“elle répond à notre réalité sociopolitique”. Le ministre de l'Intérieur a tenu, dans ce contexte, à préciser que le projet d'amendement de la loi électorale ne prévoit “ni dissolution ni exclusion de partis politiques”, assurant que les formations politiques n'ayant pas obtenu 4% des suffrages exprimés aux dernières élections législatives “auront toute la faculté d'agir, de travailler et de poursuivre leurs activités politiques”. Le ministre a souligné que ces partis politiques seront dans l'obligation de recourir au système de parrainage au même titre que les candidats indépendants s'ils souhaitaient, un jour, se présenter aux élections. R. N.