Madjid Bekkas, Djmawi Africa, Abaji «Nomad Spirit Trio» et... Djamel Laroussi ont fait «chavirer» le public... Depuis l'ouverture du Festival international culturel de musique gnaouie, la fête se poursuit allégrement à l'Agora, Centre des arts de Riadh El Feth. Seul bémol, la ministre de la Culture aurait ordonné qu'on ne laisse personne s'approcher du milieu de cet espace, soit pour danser soit pour se défouler, ce qui devrait être logiquement le propre d'un festival et d'un concert d'une telle dimension festive! Allez savoir...Si le groupe libanais Nomad Spirit Trio- formé d' Abaji, musicien d'origine arménienne, artiste sans frontière maniant avec élégance différents instruments comme le oud et le bouzouki, du maâlem gnaoua marocain Madjid Bekkas, ainsi que d'un superbe musicien indien, percussionniste de son état, Ramesh Shotham, et rehaussé d'une belle «performeuse» et sensuelle danseuse orientale tout de noir vêtue -n'a pas eu la chance de voir le public dans le blanc des yeux, la fougue du groupe des Djemawi Africa, qui s'est produit juste après, en cette nuit du 9 juillet a eu raison du cordon de sécurité, vers 23h, pour laisser libre cours au jeune public, qui n'était là que pour s'éclater et passer un bon moment. Profitant de ce grand auditoire, le groupe présentera, en exclusivité, quelques morceaux de son nouvel album qui sortira sur le marché d'ici à la rentrée. Mardi dernier, rebelote. C'est le même scénario qui s'affiche. C'est Madjid Bekkas qui a l'insigne honneur d'ouvrir la soirée. Il est accompagné d'un danseur, au pas mesuré qui plaît. Pour le coup, la piste de danse est entièrement vide. Place à ce monsieur.. Né à Salé, Madjid Bekkas a suivi une double formation: une formation traditionnelle aux côtés de son maître gnaoui Ba Houmane et une formation musicale au sein du conservatoire de Rabat où il enseigne la guitare classique. Il complète sa formation en créant un groupe de Blues et en collaborant avec des musiciens de jazz et de musiques du monde. Cette collaboration se matérialise par la sortie de trois CD: Mogador, Soudani et African Gnaoua Blues nominé pour le prix Django d'or le 30 octobre 2004, en France. Madjid est polyinstrumentiste (guembri, guitare, oud, instruments africains, clavier et chant). Son concert valait la peine de l'attente, vu que le spectacle n'a débuté qu'une heure plus tard...Le clou de la soirée est, bien évidemment, le maestro Djamel Laroussi qui, avec ses compagnons de route et de la mélodie, a, encore une fois, fait exulter le public. Ce sont les morceaux figurant sur son dernier album 3Marabou qui sont au programme. Avec, cerise sur le gâteau, en finish, évidemment Etoile filante avec son fameux Aya djilali dawi hali...Et si on ne laisse pas le public aller vers l'artiste, c'est ce dernier qui ira à son rencontre. La guitare à la main, cheveux au vent, Djamel Laroussi ira se mêler au public. Il s'assit à même le sol pour jouer avec cet enfant, en pleine admiration. Une image très émouvante qui dénote bel et bien l'attention et le grand respect qu'accorde Djamel à son public. Il en sera de même pour le batteur Samy qui ira danser auprès de lui. On ne sait comment, mais à la seconde où Aya djillali est entamé, voilà que les jeunes jaillissent de partout pour remplir la piste de danse! Une scène drôle et magnifique à la fois. Plus de patience. Il était temps en effet! Les fans de Djamel Laroussi peuvent le retrouver ce matin, à partir de 10h, à la salle Ibn Zeydoun où il animera un master class autour des techniques de répétition entre musiciens...Ce sera assurément très intéressant. A ne pas rater! A noter aussi, pour ce soir, le passage de Mamar Kassey et le groupe Ifrikya de Karim Ziad avec Hamid El Kasri et Abdelkebir Merchane. L'ultime soirée de ce festival, premier du genre en Algérie, après celui de la Saouira au Maroc. Il était temps que l'on ait le nôtre. Chapeau bas aussi pour les organisateurs et tous ceux qui ont veillé au bon déroulement de cet événement, désormais à inscrire dans l'agenda culturel annuel.