Trois jours après le carnage, la zone est toujours interdite d'accès. L'atmosphère demeurait toujours tendue hier dans la région de Lakhdaria (45km au nord de Bouira) qui a été le théâtre d'un attentat meurtrier perpétré mercredi dernier par les groupes armés affiliés à Al Qaîda Maghreb contre une caserne militaire implantée à Zbarboura, un village situé à deux kilomètres à l'est de la ville de Lakhdaria (ex-Palestro). Concernant le bilan de cet acte criminel, des sources crédibles avancent neuf morts et une vingtaine de blessés dont six civils. Trois jours après le carnage causé par un kamikaze conduisant un camion frigorifique bourré d'explosifs, la zone est toujours interdite d'accès. De part et d'autre du tronçon de la RN5 qui longe la caserne ébranlée, hier après-midi, les véhicules des gendarmes bouclaient la voie, interdisant ainsi la circulation dans les deux sens. Les véhicules étrangers étaient sommés de faire demi-tour. Sur les routes il y a lieu de signaler l'important mouvement de camions militaires et les hélicoptères qui survolent toujours la région. Le ratissage ne semble pas se terminer de sitôt et, depuis quelques jours, les forces antiterroristes redoublent d'efforts pour retrouver et éliminer les groupes armés en activité sur les hauteurs de Lakhdaria. A propos de l'attentat suicide de mercredi dernier, des sources concordantes affirment qu'une fois arrivé devant le poste de police, le chauffeur du camion était assigné à un contrôle avant qu'il ne fonce à plein gaz et ne se fasse exploser à quelques mètres seulement. Avant qu'il n'explose, le camion aurait reçu plusieurs rafales tirées par les soldats qui assuraient la garde. Selon les mêmes sources, l'engin explosif n'avait pas réussi à atteindre le lieu du rassemblement, autrement le bilan de l'attentat aurait été plus lourd et les dégâts plus conséquents. Cela explique également que des civils qui empruntaient la RN5 au moment de l'explosion ont pu être touchés alors qu'ils se trouvaient à l'extérieur de la caserne. Selon des informations recueillies hier à Lakhdaria et dans la région où l'attentat a été perpétré, le camion frigorifique que conduisait le kamikaze aurait été volé la veille de l'attentat. Mais dans ce cas de figure, on est dans l'obligation de s'interroger sur le sort du chauffeur habituel du camion et sur le lieu où les terroristes ont pu conduire le véhicule afin de le charger d'explosifs. D'autres informations précisent, par ailleurs, que le terroriste kamikaze qui s'est fait exploser dans le camion est une jeune recrue d'Al Qaîda dont l'âge ne dépasse pas les 18 ans, qui vivait il y a à peine un mois de cela dans un quartier chaud d'El-Kouir dans la ville de Lakhdaria. Selon les mêmes sources, à Lakhdaria précisément, Al Qaîda Maghreb aurait procédé récemment à de nouvelles recrues parmi les jeunes désoeuvrés. Cela aurait même été rendu possible par le biais d'un certain A.Rabah originaire de la ville de Lakhdaria et habitant ledit quartier, qui serait rentré récemment de l'Irak où il participait à des attentats suicide. Pour l'heure, les forces antiterroristes sont à pied d'oeuvre, la région de Lakhdaria est passée au peigne fin et les recherches se poursuivent toujours pour mettre hors d'état de nuire les criminels qui veulent mettre le pays à feu et à sang.