La séance de l'après-midi du troisième jour des audiences, était caractérisée par quelques moments en saillie. C'est le chapitre des 20 logements de Tidjelabine qui a été décortiqué. Les experts ont été mis à rude épreuve. Le CTC a été accablé par un remarquable témoignage. Il s'agit des essais d'écrasements. Les éprouvettes prélevées par les labos d'analyse, ne sont pas les mêmes que celles utilisées. Sachant que les experts ont basé dans leurs expertises sur les résultats de ces mêmes essais. M.Bourayou, avocat de la défense, interroge l'expert en disant que la nature effective du règlement est-elle préventive ou obligatoire? «Il est de nature obligatoire», répond l'expert. Attendu au tournant, Bourayou pose une autre question: si les préventions primées, ou si les recommandations de 2003 ont été appliquées avec le RPA (99), les dégâts seront-ils les mêmes? M.Belhadj répond: Dans ce cas, les dégâts seront plus faibles par la suite. Le même expert reconnaîtra que la cause principale de la catastrophe est due essentiellement à la violence du séisme, tout en avouant les erreurs d'ordre humain. M.Arezki Mohamed Chérif Lounès, explique, sur demande de la défense, que contrairement aux années 70, où la mission de CTC était définie par le ministre, actuellement cette dernière n'a aucun pouvoir coercitif. Le même interlocuteur précise que le CTC se contente de produire le PV de chantier, comportant des réserves qu'il envoie au maître d'ouvrage. Toutefois, la dernière question de Bourayou de savoir si les politiques de construction du gouvernement auraient favorisé la satisfaction des besoins énormes en matière d'habitat au détriment de la mission de contrôle, suscita la vive objection du président de l'audience, qui a intimé au témoin l'ordre de ne pas répondre. De son côté, M.Zemit, responsable du BET, ayant réalisé l'étude du projet des 20 logements de Tidjelabine, a nié catégoriquement toutes les accusations portées contre lui. Pour terminer, Boualem Ameur, membre de la commission ministérielle, a expliqué les raisons suivantes: la construction confiée aux micro-entreprises inexpérimentées, changement de fondations, l'étude de l'adaptation non conforme, les demi-poteaux surélevés et la mauvaise qualité du béton utilisé...