Nouveau développement dans l'affaire désormais dite d'Oum Toub, petite ville jusque-là tranquille située à cheval entre Jijel et Skikda, mais dépendant administrativement de la deuxième wilaya. On apprend que vingt et un gardes communaux ont été mis en détention préventive, en attendant l'aboutissement de l'enquête. On se souvient de l'attaque quasi spectaculaire, vraisemblablement perpétrée au début du mois de mars, par les hommes de Hattab, qui a ciblé la caserne de la garde communale d'Oum Toub. Le premier bilan a été ébouriffant, et faisait réellement peur: 12 gardes communaux tués, 18 pièces de l'armement volées, une population mise en émoi et la caserne brûlée et saccagée. Quelques jours après, les autorités rectifient: il n'y a eu à Oum Toub, le jour de l'attaque, au ué côté garde communale, mais il y a eu un important lot d'armes volées. L'information officielle s'en tint à ce strict minimum, qui , aussi laconique fût-il, reflétait un malaise certain. Et pour cause, que la caserne soit prise d'assaut par une vingtaine d'éléments armés, est une chose. Mais qu'elle soit désertée par la quasi-totalité des gardes plus nombreux que les assaillants (double), en est une autre. Une vingtaine de pièces, kalachnikovs, Simonov et fusils de chasse, a été laissée aux assaillants, qui n'attendaient certainement pas mieux, au moment où les forces de sécurité les ont réduits au minimum en armes, espace et mouvement. Comment cela a-t-il pu se faire ? C'est la question que s'est posée l'autorité militaire, qui a immédiatement ouvert une enquête pour éclairer les zones d'ombre de cette opération pour le moins douteuse. Vingt et un gardes communaux ont été écroués après auditions des témoins et reconstitution de la scène de l'attaque. On susurre aussi que deux gardes sont déclarés déserteurs. Ce qu'on n'a pas pu confirmer de manière définitive. Les GLD dans l'oeil du cyclone, serions-nous tentés de dire. Après les 11 gardes incriminés dans un réseau de soutien aux GIA à l'ouest du pays, il y a un mois, voilà encore, 21 autres placés en garde à vue. Parent pauvre de la sécurité et de la lutte antiterroriste? Sous-formés et distraits face au danger? Infiltrés et soumis aux tentations? Voilà un corps de sécurité sur lequel s'appuient le renseignement et l'information de proximité, soumis aux pires interrogations à son égard.