Le drame a eu lieu aux environs de 10h du matin, au lieu-dit El-Kassa, situé à 2 km du village de Aïn Chéraïa. Les gardes communaux venaient de quitter leur poste à Sidi-Mansour quand ils furent surpris par un groupe d'une trentaine d'éléments du GSPC. Un citoyen a également trouvé la mort dans l'attaque. Hier, neuf gardes communaux et un citoyen ont été assassinés à Tamalous, une localité à mi-chemin entre le chef-lieu de wilaya de Skikda et Collo. Les gardes communaux, au nombre de 15, étaient à bord d'un microbus de transport public des voyageurs, type J9, qu'ils auraient utilisé pour rejoindre la ville de Tamalous depuis Sidi-Mansour. Une source hospitalière fait état de 8 blessés, dont 3 ont transité par l'hôpital de Collo. 2 sont toujours gardés en observation aux urgences de cette même structure, alors que le troisième a été évacué vers l'hôpital militaire régional de Didouche-Mourad. Le drame a eu lieu aux environs de 10h du matin, au lieu-dit El-Kassa, situé à 2 km du village de Aïn Chéraïa. Les gardes communaux venaient de quitter leur poste à Sidi-Mansour et allaient rejoindre, sans armes et en tenue civile, le chef-lieu de la daïra de Tamalous pour profiter de leur quartier libre quand ils furent surpris par les éléments de la zone 7 du GSPC. Selon un des rescapés, les terroristes, estimés entre 20 à 30 éléments, ont agi en deux étapes. Ils ont d'abord lancé un obus depuis un “heb heb” qui a fait sauter le microbus, puis ils se sont approchés de leurs cibles pour les achever à bout portant. Les assassins ont bien préparé leur coup. Selon des indiscrétions locales, le recours au même itinéraire et au même procédé de transport date de plusieurs mois, et c'est cette faille du dispositif qu'auraient exploitée les terroristes pour perpétrer leur forfait : les gardes communaux recouraient aux transports publics des voyageurs pour rejoindre leur cantonnement et la ville de Tamalous. Juste après l'alerte, des avions de reconnaissance et de combat ont survolé la région et un important dispositif de sécurité a été déployé. La situation géographique de la localité de Tamalous, sur l'axe Skikda-Jijel-Constantine, et les spécificités des maquis de la région facilitent le repli des terroristes. Selon des recoupements, ces derniers appartiennent à l'une des deux phalanges les plus dures toujours en activité : Katibat Eraâb et le GSL. Et les éléments des deux phalanges ont fait des gardes communaux leurs cibles privilégiées. Déjà en 2001, la phalange Eraâb, que dirigeait un certain “El Borso”, s'est distinguée en s'attaquant à un cantonnement de la garde communale dans la localité d'Oum Toub, justement distante de Tamalous de moins de 10 km à vol d'oiseau. Si l'assaut de nuit n'a pas fait de morts, les terroristes sont repartis avec 21 armes automatiques et semi-automatiques. En 2004, c'est le cantonnement de la garde communale de Kerkera, une commune dépendant de Tamalous, qui est visé et pas moins de 7 gardes avaient laissé leur peau dans une attaque perpétrée en milieu de journée. Ces deux phalanges, composées chacune de 20 à 30 éléments, si l'on admet qu'il y a eu quelques recrues durant les deux dernières années, sont formées d'éléments jugés professionnels, bien armés et disposant d'importants moyens financiers. Présents sur les lieux depuis le début des années 90, ils auraient réussi à mettre en place une logistique qui leur a permis, jusqu'ici, de résister aux frappes des forces de sécurité. Au moment où nous mettons sous presse, dans la ville de Tamalous et les villages limitrophes, la tension est grande. À la consternation générale se mêle la colère. Plusieurs familles ont été atteintes dans leur chair, et l'une d'elles — les Masbah — a perdu 3 membres. Mourad kezzar