Aucun responsable local ne s'est déplacé pour atténuer la tension. Une dizaine de jours après l'assassinat de neuf gardes communaux, près de H'jar Mefrouche, par un groupe terroriste, acte que a fait sortir cette petite localité de l'anonymat, la situation ne semble pas se dénouer. Pis, les engagements pris par les autorités locales mais jamais tenus ont fini par exacerber les habitants qui ont manifesté en squattant depuis lundi la ville de Aïn Kechra. Ce mouvement de protestation a fini par générer un début d'hostilité entre habitants de Aïn Kechar et ceux de H'jar Mefrouche qui ont pris d'assaut cette ville en empêchant les élèves d'aller à l'école et en vidant les administrations et autres établissements publics de leur personnel, invités à quitter les lieux de travail. Cette situation qui a paralysé Aïn Kechra commence à prendre une tournure grave, du fait que le cours normal de la vie locale est perturbé par la présence active des habitants de H'jar Mefrouche qui ont élis domicile au sein des écoles. Depuis avant-hier matin, aucun mouvement de sortie ou d'entrée vers la ville n'a été possible. La RN 43 reliant Skikda à Jijel ainsi que le chemin wilayal n°7 menant de Aïn Kechra à Oum Toub sont bloqués, empêchant ainsi toute circulation routière et isolant de fait Aïn Kechra. Hier après-midi, les élèves ont pu rejoindre les écoles et reprendre leurs cours après que leurs parents eurent affiché leur mécontentement. Des commerçants venus d'autres wilayas pour leurs affaires et qui ont été retenus contre leur gré à Aïn Kechra où ils ont passé la nuit ont pu rejoindre leurs foyers après l'intervention des habitants de la ville. Au deuxième jour de la contestation, le dialogue tant demandé par les manifestants qui exigent la présence du wali n'a toujours pas eu lieu. Seul le chef de daïra a tenté vainement de raisonner les manifestants qui exigent des solutions immédiates pour les problèmes d'insécurité et rappellent aux autorités leurs engagements pris au lendemain du massacre. Hier après-midi et jusque tard dans la soirée, des véhicules lourds et légers parqués à Aïn Kechra ont été utilisés pour renforcer les barricades et isoler la ville qui reste inaccessible. Une situation qui met à rude épreuve la patience des habitants de Aïn Kechra. Selon certains citoyens de Aïn Kechra, rencontrés à Skikda, la tension risque de monter entre les habitants de Aïn Kechra, désormais pris en otage, et leurs voisins de H'jar Mefrouche, leurs assaillants, venus signifier leur désapprobation au niveau du chef-lieu de daïra. ,,,,,,,Ces derniers semblent contraints de réagir afin de mettre le holà à cette situation créée par leurs concitoyens de H'jar Mefrouche qui semblent s'être, apparemment “trompés de cible” et ce, en dépit des marques de solidarité. Jusqu'à hier en fin de soirée, le statu quo était de mise et les citoyens attendaient toujours l'éventuelle venue du wali de Skikda. A. B.