La drogue. Ce fléau qui menace le monde, occupe le devant de l'actualité en Algérie. Vu l'ampleur qu'a pris ce phénomène, le mouvement associatif algérien participera, en septembre prochain, à la 26e session de l'assemblée générale des Nations unies. Ainsi, il figurera sur la liste de la bibliothèque de cette organisation planétaire, l'ONU en l'occurrence. C'est du moins ce qui ressort des propos de M.Abdelkrim Abidat, expert consultant international dans la prévention contre la drogue en milieu juvénile, lors de la présentation du premier ouvrage sur la drogue, au centre de presse du quotidien national El Moudjahid. Edité chez Ged-Com, le livre traite les racines de ce mal qui ne cesse de ronger notre société, notamment la jeunesse. Le mouvement associatif, veut-il prendre le taureau par les cornes? S'agissant de ces jeunes constituant le maillon le plus fragile de la cellule familiale, les chiffres sont effarants. Une enquête menée au niveau des établissements scolaires de la wilaya d'Alger et consacrée à 450 lycéens, a démontré que la sonnette d'alarme est tirée pour cette frange. Les résultats ont démontré que 20% de ces jeunes consomment cette substance prohibée près de leurs établissements respectifs, 40% la consomment dans des endroits différents. Sur ce total, 14% se sont avérés des consommateurs réguliers. A noter que les personnes accros à la drogue sont incapables de réagir et n'ont aucun réflexe. D'ailleurs, si l'on s'attarde trop sur la conduite en état d'ivresse, les statistiques récentes ont démontré que la drogue a une part importante dans les accidents de la route. En l'absence des réflexes en situation d'urgence, la mauvaise coordination des mouvements...ainsi que la somnolence, entre 5000 et 6000 personnes meurent chaque année sur nos routes. D'autres chiffres donnent froid dans le dos. En quatre mois, les services de police ont enregistré 1202 enfants, sous l'emprise de la drogue, en danger moral et physique, a précisé M.Abidat. Les répercussions négatives sont incommensurables...75 cas de sida ont pour origine la toxicomanie. On estime que plus de 10 à 20% des sidéens dans le monde sont des toxicomanes. Une consommation à long terme comme est mentionné dans cet ouvrage de M.Abidat, modifie la perception visuelle et le système cardiaque, notamment pour les hypertendus. Une question taraude les esprits: faut-il parler à l'intéressé? L'ouverture d'un dialogue est conseillée. Mais que lui dire réellement? Là, les spécialistes disent que l'on doit mettre des limites entre les permis et les interdits. Face à ce mal, enchaîne notre interlocuteur, la capitale, précisément Mohammadia, dispose d'un centre pilote de proximité de psychothérapie où des consultations gratuites sont données quotidiennement. Insuffisant!