Ils sont seulement 400 cadres à gérer 6 millions d'unités du parc immobilier du pays. Les besoins en matière d'administrateurs de biens immobiliers en Algérie sont de 5 000 cadres. Le ministère de l'Habitat va mettre en place un nouveau cadre législatif et réglementaire dans ce sens. C'est ce qu'a affirmé jeudi le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M.Nourredine Moussa, en marge de la cérémonie de sortie de la deuxième promotion des gérants issus des Offices de promotion et gestion immobilières (Opgi). «La gestion de notre patrimoine immobilier est une problématique complexe et nos cités et quartiers présentent un réel problème d'ordre public», a-t-il reconnu. Ils sont actuellement seulement 400 cadres qui gèrent l'ensemble du parc immobilier du pays. Ce dernier compte plus de 6 millions d'unités. Une vingtaine de cadres des Opgi a bénéficié donc d'une formation qui a duré une année, assurée par l'Institut supérieur de gestion et de planification (Isgp). Cette formation a coûté aux Offices immobiliers quelque 300.000 dinars par cadre et par cycle, selon M.Maoudj, responsable de la formation au ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. La première promotion d'administrateurs de biens immobiliers, sortie en 2006, comptait 18 diplômés ayant suivi un programme de formation de quatre mois, plus une quinzaine de jours de stage en France. Cette corporation, nouvellement créée, se chargera éventuellement de la réparation et tout ce qui a trait aux multiples actions d'entretien, de maintenance et de sauvegarde, qui sont d'une nécessité impérieuse dans certaines cités et quartiers. Ils s'occuperont légalement de la gestion et de la réalisation d'un ensemble de travaux d'embellissement, de réfection et de remise en état des structures et équipements d'accompagnement qui se situent dans et aux alentours des immeubles. Ils seront engagés notamment, à assurer le gardiennage du logement et du parking. Il faut dire que depuis quelque temps, la politique d'entretien des bâtisses est absente dans notre pays. L'aspect gestion, entretien et confort est totalement exclu de la démarche des autorités, ce qui a engendré, au fil des années, leur dégradation. Sur les 6 millions de logements existants, un million nécessite un entretien. La cause fondamentale du délabrement des habitations à Alger est l'absence totale d'une prise en charge du patrimoine immobilier. La loi 81-01 portant cession du patrimoine immobilier, a vu la disparition de la fonction de concierge et autres syndicats d'immeuble. Cette loi n'a pas permis la poursuite des actions élémentaires d'entretien. Ajoutez à cela, la faculté d'user et d'abuser de tout type de transformation que le citoyen a apporté au patrimoine, devenu une propriété privée en l'absence totale des autorités. Aussi, la culture des comités de quartiers qui contribuaient à la gestion des cités et quartiers, commence à disparaître. Donc, avec l'installation des administrateurs de biens immobiliers, le ministère de l'Habitat veut réorganiser le secteur dans ce domaine.