Des demandes de dédommagements oscillant entre 50 millions de centimes et 14 millions de dinars ont été avancées. Fin des auditions. L'heure est aux réquisitoires et aux plaidoiries. Après le passage de la partie civile à la barre, jeudi dernier, place ce matin au réquisitoire du procureur de la République. Le compte à rebours a commencé pour les inculpés. 51 plaidoiries. Jeudi dernier, les avocats de la partie civile se sont succédé à la barre. Me Samir Kouidri, représentant des plaignants ou ayants-droit des victimes des sites des 60 logements Sntf, 102 logements Opgi et 122 logements Eplf de Corso, s'est contenté d'appuyer les conclusions des deux commissions désignées par le ministère de l'Habitat. L'avocat remarque l'ancrage insuffisant (1,3 m au lieu de 2,3 m), la fragilité de la terre des assiettes sur lesquelles ont été construits les bâtiments, la mauvaise conception des plans et celle des formes que doivent prendre les bâtisses, le rajout des étages non prévus dans le plan initial faute d'espace, prolongation du délai de réalisation justifié par l'insuffisance d'enveloppes financières, la mauvaise qualité des matériaux de construction et la non-qualification des entrepreneurs. Cependant, ce cheminement est battu en brèche le jour d'avant par le directeur du Craag, éminent sismologue. Celui-ci avait souligné que dans le cas d'un séisme en dehors de la violence de son intensité, l'on peut définir avec précision l'influence de chaque élément entrant dans la construction d'une bâtisse donnée, à condition d'utiliser la méthode la plus moderne et fiable, dite de modélisation ou simulation par ordinateur. Or, au travail sur pièce fait par autrui, des commissions ministérielles et juridiques sur lequelles est fondé l'acte d'accusation, il manquait, notamment les PV de comparaison d'autant plus que le séisme de Boumerdès est caractérisé par les vibrations transversales engendrées par les ondes allant dans le même sens, plus dangereuses que les verticales et horizontales, caractérisant l'intensité d'un séisme, selon Yellès. Le collectif d'avocats des dix plaignants des 50 logements Opgi de Dellys, composé de Barzir Zakaria, Hadjal et Barradja, s'est limité à faire des demandes écrites consignées dans les requêtes présentées au tribunal. Toutefois, le fait saillant du 9e jour demeure la demande formulée par l'Eplf et qui consiste à se constituer partie civile. Me Benberrah Abdellatif a annoncé au président de l'audience: «L'Eplf, en tant que personne morale, propriétaire de quelques immeubles effondrés, donc ayant subi des pertes, ouvre droit de à constituer partie civile». Demande acceptée par le président du siège, mais qui devra intervenir après les plaidoiries selon le Code des procédures pénales, soulignera Redouane Bouabdellah, président du tribunal correctionnel. Idem pour l'Opgi. Par la suite, une quinzaine d'ayants-droit, des victimes des sites de Corso, Dellys, Tidjelabine et les Issers, se sont succédé à la barre. Des demandes de dédommagements oscillant entre 50 millions de centimes et 14 millions de dinars ont été avancées.