Finalement le procès de la BNA n'a pas pris fin hier. Il risque même de se prolonger jusqu'à demain au moins. Après le réquisitoire d'avant-hier du procureur général, dans lequel il avait demandé 20 ans pour Abderahmane Achour et ses principaux coaccusés, la journée d'hier a été consacrée aux plaidoiries de la défense. A l'heure où nous mettons sous presse les avocats se relayaient encore devant le juge. Leur nombre étant de 52 (pour 24 inculpés dont 15 présents dans le box) il est donc plus que probable qu'aujourd'hui encore le tribunal de Sidi M'hamed vit au même rythme de la veille. Les interventions de la défense ont été presque toutes axées sur des critiques, parfois acerbes, du réquisitoire du procureur général ainsi de ce qui a été mentionné dans le rapport d'expertise. Parmi ceux qui sont passés la matinée on retiendra les avocats de Chikhi Mourad, l'ex PDG de la BNA (entre 2001 et 2005 et qui a requis 3 ans). Tous ont axé leur intervention sur l'inexistence du "risque zéro dans n'importe quelle banque au monde " et que leur client " ne savait pas et ne pouvait pas savoir " puisqu'"il n'a pas été informé malgré l'existence d'un système de contrôle ". La séance de l'après midi a aussi été " émaillée " par la plaidoirie de Me Ouali pour le compte de Mouaici Mustapha auquel le procureur a demandé une peine de 20 ans. " On accuse un simple chauffeur de tout les maux alors que certaines personnes ont eu un non lieu du juge d'instruction alors qu'ils avaient des entreprises en leur nom " dira t elle avant de poursuivre " son nom n'a même pas été cité dans le rapport d'expertise et je me pose la question : elle est où sa responsabilité dans tout ça ? ". Autre plaidoirie " sonore " de la journée a été celle de l'avocat de la femme de Rabah Ainouche, l'un des principaux accusés de cette affaire de détournement de plus de 21 milliards de dinars. Il a tenu à rappeler que sa cliente " s'est rendue de son propre chef et sans convocation " avant de s'attarder sur les raisons qui l'ont amené à se déplacer au Maroc : " elle n'avait pas le choix puisque elle devait y être opérer et pour cela il fallait avoir un visa d'où tout les papiers qu'elle a du préparer ". Pour la maison qu'elle avait en son nom l'avocat précisera " ça appartenait à son frère " avant de lancer une étrange remarque " comme tous les algériens en instance de divorce il a écrit ses biens au nom de ses proches pour ne pas le perdre après ". La matinée d'hier s'est également " distinguée " par un incident fort heureusement sans gravité. Me Kobtane, avocat de la partie civile, a eu un malaise alors qu'un de ses collègues plaidait. La séance a du être interrompue une quinzaine de minutes. Renseignement pris l'avocat aurait eu une hypotension mais il s'est rétabli rapidement même s'il a du se reposer l'après midi chez lui.