L'implication personnelle de Nicolas Sarkozy, qui en a fait une priorité, y est pour beaucoup dans le règlement de cet épineux dossier. Epilogue. Enfin libres. La fin du cauchemar. Happy end à la hollywoodienne. Le calvaire aura duré huit ans et demi. Le grand jour est enfin arrivé pour les six infirmières et le médecin bulgares détenus en Libye. Ils ont été libérés hier sur médiation sarkozienne. En contrepartie, le président français, Nicolas Sarkozy, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, tout en saluant le geste humanitaire du dirigeant libyen, Mouammar El Gueddafi, s'engagent à tout faire pour aider les enfants atteints du sida. Les six condamnés, dont la peine avait finalement été commuée en prison à vie en Libye, ont bénéficié d'une grâce présidentielle bulgare dès leur arrivée à Sofia à bord d'un avion de la présidence française en compagnie de l'épouse du président français, Cécilia Sarkozy, de la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner et du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, présents en Libye depuis dimanche. En remerciements de leur rôle dans la libération des six soignants, la famille Sarkozy et Mme Benita Ferrero-Waldner ont été désignées citoyens d'honneur de Sofia. Condamnés à la peine de mort puis commuée en peine de prison à vie, les six ont été graciés à leur arrivée à Sofia par le président bulgare Guéorgui Parvanov qui s'est toujours dit convaincu de leur innocence. L'extradition a été rendue possible en vertu d'un accord d'entraide judiciaire entre Sofia et Tripoli de 1981. Ainsi, c'est un long chapitre des relations tumultueuses entre l'Occident et la Libye qui prend fin. Aujourd'hui, c'est un nouveau chapitre des relations euro-libyennes qui est entamé. Mais pour y arriver, il a fallu moult négociations et palabres. Il faut dire que les affaires Lockerbie, UTA, notamment, ont passablement malmené les relations entre l'Occident et la Libye. L'implication personnelle de Nicolas Sarkozy, qui en a fait une priorité, est pour beaucoup dans le règlement de ce dossier. En envoyant sa propre épouse à Tripoli, Nicolas Sarkozy a su créer un lien personnel, signe de respect et d'engagement. Un engagement qui le place en leader d'une Europe en mal de charisme. A Bruxelles, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a mis en exergue «l'excellente coopération» avec le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy. «Je suis convaincu que cette entreprise commune entre la Commission européenne et la France a été décisive pour le résultat obtenu», a-t-il ajouté, rappelant que Nicolas Sarkozy et lui-même avaient «été en contact permanent». Cependant, ce dénouement heureux n'aurait pas été possible sans la médiation de l'émir du Qatar dont l'amitié avec les dirigeants libyens a été largement mise à contribution. Avec ce coup de maître, Nicolas Sarkozy fait la promotion de son projet d'Union méditerranéenne. D'ailleurs, il sera, aujourd'hui, l'hôte du dirigeant libyen. Avec en prime, l'aubaine d'une relance de la coopération franco-libyenne en matière d'investissements. Après la pluie, le beau temps. Place aux dividendes. Nicolas Sarkozy n'a d'ailleurs pas caché ses ambitions hier au cours d'une conférence de presse à la suite de la libération des infirmières bulgares. «Des accords de coopération avec la Libye, j'espère qu'on en signera bien évidemment. Les Etats-Unis l'ont fait (...) Je ne vois pas au nom de quoi la France serait le seul pays à ne pas signer ce type d'accord», a-t-il commenté. Sur un autre plan, le président français a affirmé: «Je peux tout simplement vous confirmer que ni l'Europe ni la France n'ont versé la moindre contribution financière à la Libye». Ce qui n'est pas l'avis du chef de la diplomatie libyenne qui avait, dans la journée d'hier, affirmé que la France et l'UE ont bien contribué «et plus encore» «Tout le monde a payé le Fonds, y compris l'Union européenne et la France. Ils ont couvert les sommes versées aux familles et même plus», a déclaré, Abderrahmane Chelgham, au cours d'une conférence de presse.