La visite du chef de la diplomatie espagnole intervient au lendemain de la décision du gouvernement espagnol de désavouer la commission énergétique. Le chef de la diplomatie espagnole, M.Miguel Angel Moratinos, a effectué, hier une visite de travail à Alger. Reçu par M.Medelci, le chef de la diplomatie espagnole a déclaré, à la presse, qu'il évoquerait à Alger des questions ayant trait à l'économie, l'énergie, la sécurité ainsi que des dossiers internationaux, dont celui du Sahara occidental. La visite intervient au lendemain de la décision du gouvernement espagnol de désavouer la commission énergétique qui avait imposé des conditions draconiennes à Sonatrach dans l'augmentation de sa quote-part dans la société de projet du gazoduc Medgaz. Une décision prise le jour même de la visite en Espagne de M.Chakib Khelil, indique un quotidien espagnol, citant des sources proches de la commission nationale de l'énergie (CNE). Le gouvernement a considéré que les conditions imposées à Sonatrach par la CNE sont illégales ou disproportionnées, selon la condition citée. Il convient de rappeler que la CNE a imposé huit conditions au total. Selon la même source, le gouvernement, qui avait un délai courant jusqu'au 8 septembre pour répondre au recours de Sonatrach, a décidé de les éliminer dans une résolution qui remet en cause les positions de la commission. Au total, ce sont cinq conditions qui ont été éliminées et deux autres allégées. Certaines des conditions étaient contradictoires et d'autres outrepassaient les pouvoirs de la commission, ajoute-t-on de même source. Des sources proches du gouvernement ont indiqué que, jeudi 19 juillet, une réunion a regroupé le ministre espagnol de l'Industrie, Joan Clos, Bernardino Leon, le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères, et Chakib Khelil. D'ailleurs, à l'issue de sa dernière visite en Espagne, le ministre de l'Energie n'a pas caché son optimisme quant au dénouement de ce bras de fer qui n'a que trop duré. «Ma visite en Espagne m'a permis de constater qu'il y a une grande évolution dans ce dossier. Nous espérons que le problème sera réglé prochainement. Je suis optimiste», a déclaré, hier, le ministre. Rappelons que Sonatrach qui a saisi les instances internationales et la justice espagnole pour intervenir, en vue de régler le conflit, veut porter sa part du capital de 26 à 36% -, à la limitation à 1 milliard de m3/an au lieu des 3 mds de m3/an du volume de gaz qu'elle est autorisée à commercialiser en Espagne. Au volet de politique internationale, le dossier sahraoui a occupé une place importante dans les discussions bilatérales. A moins d'un mois de la reprise, le 10 août prochain, des négociations de paix à New York entre les délégations marocaine et sahraouie, Alger et Madrid s'en remettent aux résolutions internationales. En visite en Algérie du 13 au 15 mars dernier, le roi avait affirmé à Alger que son pays restait en faveur de la «libre détermination» de l'ancienne colonie espagnole du Sahara occidental annexée par le Maroc en 1975, et d'un «dialogue entre les parties dans le cadre de l'ONU». Un désaveu au premier ministre Zapatero qui avait accueilli favorablement le «plan d'autonomie» marocain. Le volet sécuritaire n'a pas été en reste de la visite de M.Moratinos. L'immigration clandestine et la menace terroriste ont été passées en revue avec les responsables algériens. D'ailleurs, la visite de Moratinos coïncide avec celle effectuée au Maroc par le secrétaire d'Etat à la Sécurité, Antonio Camacho Viscaino. La lutte contre le terrorisme, le banditisme et l'immigration clandestine ont été au menu de la rencontre, mardi à Rabat, entre les services de sécurité marocains et leurs homologues espagnols.