L'enquête sur le foncier agricole qui avait été lancée depuis plus de trois années, vient d'être terminée, annonce le bilan semestriel des activités de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Blida. Les dossiers de l'enquête, qui a porté sur 1949 exploitations agricoles, ont été transmis aux services de la justice pour décider des poursuites en cas de dépassements ou de transgressions. Ces exploitations renferment 1440 exploitations agricoles collectives et 509 exploitations agricoles individuelles. Longtemps attendus, les résultats de l'enquête qui n'ont pas été divulgués par les services de la gendarmerie pour assurer leur confidentialité demandée par la justice, pour apporter la lumière sur l'état du foncier dans la Mitidja, frappé par des scandales du détournement de terres agricoles de leur vocation. «Comme vous le voyez, le dossier est volumineux et cela nous a exigé un travail patient et minutieux», a commenté le représentant de la gendarmerie précitée pour expliquer la complexité de la tâche en reconnaissant que l'enquête a révélé des anomalies par rapport aux textes et lois concernant le foncier, sans aller dans le détail. «Maintenant que nous avons clos notre enquête, c'est au juge de décider de la suite à donner et nous ne pouvons en dire plus», nous a dit l'officier chargé de l'enquête qui a présenté le travail et la méthode suivie. Selon des informations recueillies, trois cas de figure ont été relevés. Le premier constate la régularité de l'exploitation des terres agricoles attribuées dans le cadre des EAC et EAI. Le deuxième concerne les terres agricoles qui ont changé de bénéficiaires tout en gardant la vocation initiale. Ces deux cas de figure ne sont pas considérés comme étant en situation irrégulière. C'est le troisième cas qui est passible devant la loi pour transgression, du fait que les terres ont été détournées de leur vocation au profit du foncier industriel ou de la construction immobilière. Là, des cas importants ont été dénoncés en mettant en cause nombre d'industriels à côté d'autres implications dans la falsification de documents. Certains ont été traduits avant même la finalisation de ce dossier devant la justice et mis en détention. D'autres attendent la suite à donner pour statuer sur leur cas. Pour rappel, ce sont le procureur général et le président de la cour de Blida qui avaient ordonné l'ouverture d'une enquête sur le foncier, après que l'ex-wali de Blida, ait été éclaboussé par l'affaire, qui avait fait état d'une mafia du foncier. L'officier chargé du dossier de l'enquête s'est abstenu de dire si cette enquête a mis au grand jour cette mafia avec des noms, mais a laissé entendre qu'elle ne manque pas de révélations importantes qui seront annoncées au moment opportun. Après l'affaire El Khalifa, c'est probablement autour de celle du foncier d'occuper la scène médiatique. Les juges d'instruction, en tout cas, vont travailler encore davantage pour donner une suite convenable à ce dossier épineux.