L'opération de ratissage déclenchée à Guerouche, Bouhouche, Bordj Thar et El Aouana, fait partie de l'offensive lancée par les forces de sécurité. Les services de sécurité ont mis au point un nouveau dispositif sécuritaire adapté à la nouvelle donne. En sus de la région centre, le dispositif devrait toucher essentiellement les monts de Seddouk et les Babors dans les wilayas de Sétif et Skikda, qui font jonction avec les monts de Jijel. L'opération de ratissage déclenchée à Guerouche, Bouhouche, Bordj Thar et El Aouana, fait partie de l'offensive, tous azimuts, lancée par les forces de sécurité. Ces régions ont fait l'objet, ces derniers jours et jusqu'à hier, d'intenses opérations de pilonnage qui se sont soldées par la destruction de plusieurs caches. Les opérations similaires qui ont lieu à Aïn Defla et Blida ont permis l'élimination de trois terroriste avant-hier. Des informations en notre possession, parlent de la récupération de manuels de pyrotechnie et de la littérature subversive (fatwa) lors des offensives. La documentation saisie était destinée, selon toute vraisemblance, aux nouvelles recrues. Pour ces dernières, l'organisation dite Al Qaîda au Maghreb islamique vise, dans sa stratégie «d'arme psychologique», appliquée par des «tueurs recrutés au contrat», pour former des kamikazes. Les recrues sont souvent des adolescents appelés à semer la terreur et la désolation tout en brouillant les pistes afin de fausser les recherches, au moins pour la plupart. Mais le long travail d'investigation des forces de sécurité arrive toujours à les identifier. Il a été établi que les nouvelles recrues sont toujours choisies parmi les classes déshéritées. Leur «suicide» sert de propagande à ceux qui les ont envoyés en enfer. Enfin, la défaite politique et le rejet des extrémistes islamistes par la population, ont laissé place à d'autres organisations. Une sorte de clans «politico -financiers». Des entrepreneurs véreux, des membres de la mafia du sable et du liège, des trafiquants de drogue, de véhicules et du marché de l'immobilier, ont soutenu d'une manière ou d'une autre, le terrorisme. L'existence de ces organisations remonte aux années 90. Elle s'est affirmée surtout après la trêve de l'AIS, dont «certains émirs» préparaient déjà l'après-maquis «à coup d'affaires et de millions». Elles se concentrent essentiellement au centre du pays où, 200 terroristes, dont des Marocains, sont terrés dans les maquis selon des estimations sécuritaires. Le nombre, en 2006, était de 400 terroristes. Aujourd'hui, ils sont dispersés entre Bouira, Tizi Ouzou et Boumerdès. Engageant un travail de recherche aussi discret que minutieux, les forces de sécurité chargées de la lutte antiterroriste, procèdent donc à une mise en oeuvre d'une technique militaire «stoïque» dont la structure est basée sur un plan sécuritaire continu. N'étant plus disposée à faire de concession aux terroristes «soumis» aux ordres du tristement célèbre Abd El Malek Droudkel alias Abou Massaâb Abd El Ouadoud, l'ANP, gendarmerie comprise, a déclenché, de concert avec les autres corps de sécurité,une offensive généralisée à travers le pays, mobilisant de gros moyens.