La représentation de la pièce de théâtre Phantasia a eu lieu, jeudi dernier, au Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine-Bachtarzi. Ecrite par Omar Charouk et mise en scène par Rabi Guaichi. «La pièce relate l'histoire d'un roi qui règne ou fait semblant de régner; ses enfants l'aiment ou font semblant de l'aimer; ses serviteurs le servent ou font semblant de le servir. Son peuple vit ou fait semblant de vivre. Et dans tout ça, la vie est, peut-être, juste un semblant de vie? Phantasia est une pièce inspirée du fouillis de la société dans un style théâtral de l'absurde», a expliqué le réalisateur. La scénographie est tout en carton, elle signifie une société fragile, les personnages sont masqués, même le roi, qui veut dire un pouvoir masqué, inconnu, ni dans le temps ni dans... Le théâtre de l'absurde est un terme formulé par l'écrivain et critique Marlin Essling pour designer une direction théâtrale importante du XXe siècle, plus précisément après la Seconde Guerre mondiale. L'absurdité des situations mais, également, la déstructuration du langage lui-même, ont fait de ce style théâtral un mouvement dramatique à part entière. Ce type de théâtre montre une existence dénuée de signification et met en scène la déraison du monde dans laquelle l'humanité se perd. C'est politiquement incorrect. Ça vient réveiller la bête qui sommeille. On s'amuse follement, tout en culpabilisant. Certains pourront aussi s'élever contre cette boucherie au nom de la vertu et de l'esprit de la compassion. Reste qu'il s'agit d'un texte qui vient fouiller dans les abîmes de l'âme, qui vient puiser aux racines de l'être. Et maintenant que rien n'est plus comme avant, que les temps ont changé et que l'homme est réduit à une simple marchandise, l'ordre néolibéral proclame la liberté de l'information depuis que l'Etat a renoncé a son monopole sur les moyens de communication audiovisuels. L'abondance des nouveaux réseaux et l'avènement de la société de l'information, vaudraient promesse de pluralisme, garantie de la liberté d'expression. En réalité, les grands industriels et les grosses banques sont aux postes de commandes, la concentration des médias s'accélère. Le malaise s'estompe quand on commence à s'attacher aux personnages.