Sachant que le temps presse, le président suivra de près le travail de son équipe gouvernementale. Pénible. Le reste du mandat présidentiel sera difficile pour le gouvernement. L'équipe reconduite sera constamment sous l'oeil du chef de l'Etat. Première sortie sur le terrain, les remarques commencent. En déplacement à Sétif, le chef de l'Etat s'en est pris à ses responsables. En préambule, l'éducation et l'habitat, deux secteurs importants dans sa politique de développement. Durant son périple, le président n'a pas été prolixe. Première cible, le département de l'éducation. De passage dans les établissements scolaires, le chef de l'Etat a critiqué la méthode appliquée dans le passage au secondaire. Il a identifié une anomalie dans le système éducatif qui consiste en l'exigence de la réussite au brevet. Sur ce point, il n'a pas été souple. S'adressant directement au responsable du secteur, il dira: «C'est injuste qu'un bon élève qui a échoué à l'examen du BEM soit sanctionné par une question de coefficient que vous devez revoir. Si vous n'êtes pas en mesure d'accueillir en première année de lycée bon nombre d'élèves, dites la vérité au peuple». Ce système est la principale cause de la déperdition scolaire. Sans niveau, ni formation, des milliers d'élèves se retrouvent dans la rue. Ces derniers n'ont aucune chance d'accéder au monde du travail. Ce qui complique davantage la problématique du chômage et de la main-d'oeuvre. Effectivement, tout est lié. Le président sait très bien que le problème du chômage est dû, entre autres au système éducatif qui est défectueux. En soulevant cette question, le président veut aller loin pour régler le problème de fond. Raison pour laquelle il a demandé de revoir le système de passage au lycée. En plus de l'examen du brevet, les notes obtenues durant l'année seront prises en considération. Le retour à l'ancienne méthode va donner plus de chance aux élèves pour avoir, au moins, le niveau du Bac. L'habitat, un autre secteur qui n'a pas échappé aux critiques. Inspectant un site de logements au niveau du pôle d'El Bez, le président n'a pas mâché ses mots. Il a affiché son mécontentement quant à l'existence d'appartements de type F3 et F4. «Pourquoi n'avoir pas réalisé des appartements de type F4 pour tous les professeurs?», a demandé le président de la République. Irrité, il a refusé même d'entendre les explications fournies par les responsables concernés qui ont argué des «contraintes financières». Le président Bouteflika a instruit les responsables au niveau central «à revoir cette manière de procéder». Le président avait déjà relevé, rappelons-le, la même remarque lors de son déplacement à Oran, en 2003. Que se passe-t-il? En l'absence de suivi, l'application fait défaut. Pourtant, les instructions du chef de l'Etat doivent être appliquées à la lettre. Qu'elles soient annoncées à Oran ou à Adrar, les directives concernent tous les responsables du secteur. Déterminé à honorer ses engagements, le président n'épargnera aucun secteur. Il veillera en personne sur le suivi et le contrôle des chantiers. Cette fois-ci pas question de fermer les yeux! Sachant que le temps presse, le président suivra de près le travail de son équipe gouvernementale. La tournée qu'il effectue à travers le pays le confirme. Décidément, tous les secteurs passeront au peigne fin. Après l'éducation et l'habitat à qui le tour?