Les producteurs/transformateurs privés de lait persistent et signent. la grève, observée depuis mardi, continue. Première conséquence: le sachet de lait se faisait rare hier sur les étals. Nombre de ménages n'ont pas pu acquérir cet aliment de base. Son prix taquine sérieusement les petites bourses et les transformateurs privés sont très mécontents. Une visite, hier, sur le site déserté de l'usine de transformation de lait en poudre de l'entreprise Betouche, à Dergana, à l'est d'Alger, nous a permis de cerner un tant soit peu, grâce à son très coopératif président-directeur général, Hakim Betouche, la situation que vit ce secteur dont l'évaluation souffre de l'absence d'un autre son de cloche qu'aurait pu nous donner le président-directeur général de l'opérateur public Giplait, Mouloud Harim, que nous avons tenté de rencontrer mardi et hier, dans ses bureaux en vain. L'entreprise Betouche est à l'arrêt depuis hier. Un silence de mort planait dans les laboratoires vides que nous avions visités, hormis quatre techniciens étrangers qui s'affairaient à installer une nouvelle ligne de mise en bouteilles (PHD) en lait et dont la cadence est de 10.000 litres/heure. Ce nouvel emballage viendra sous peu remplacer le sachet tant décrié. Pour Betouche, la solution à cette pénurie réside dans la «seule libéralisation des prix». Clin d'oeil à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Il a, en outre, déploré les pertes que son entreprise a subies après la misérable subvention de 15DA/litre accordée aux producteurs/transformateurs de poudre de lait. Celle-ci, rappelle Betouche, a été calculée sur la base du prix de 3800 dollars la tonne. Il estime ses pertes à «presque 3 millions DA/jour en moyenne depuis juin et juillet». Et la danse continue. A l'heure actuelle, «aucune réévaluation de la subvention n'a été entreprise» se désole-t-il. Le différentiel accordé par l'Etat est nettement insuffisant, a indiqué Betouche qui a déploré «les contradictions apparues entre les décideurs. Nous sommes carrément livrés à nous même» depuis la fameuse déclaration de Belkhadem sur l'aide aux bas salaires. «Nous travaillons à perte, depuis pratiquement 2 mois et demi, dans l'attente d'une réponse des pouvoirs publics qui connaissent bien le dossier. Nous sommes asphyxiés», s'est-il plaint, avant d'ajouter, «c'est la faillite annoncée, donc autant arrêter aujourd'hui plutôt que demain.». Mais qui se lamentera sur le sort du citoyen?.