L'arrêt de production de lait observé depuis quatre jours par les trois principales laiteries de Béjaïa n'a pas été sans conséquence sur la situation du marché local. Depuis mercredi, les commerçants de la wilaya de Béjaïa n'ont pas été livrés ou très peu livrés. Du coup, on constate que les citoyens stockent des sachets de lait en prévision d'une pénurie qui risque d'être longue. Depuis hier, c'est une véritable ruée vers ce produit de première nécessité. Elle est même confirmée par les commerçants qui expliquent cette pénurie par l'arrêt de travail des laiteries, la «Vallée» à Tazmalt, «Djurdjura» à Akbou et «Pâturage» à Amizour. A noter que la pénurie de lait est intervenue après l'arrêt de production des laiteries induit, pour l'essentiel, par la non-attribution des subventions étatiques promises lors de la dernière crise connue dans ce secteur. L'Etat s'était engagé à subventionner à hauteur de 15 dinars le litre, avec en sus, une révision mensuelle. Promesse qui n'a pas été tenue selon les producteurs. L'augmentation du prix que subira ce produit, n'est un secret pour personne. Pour preuve. Le «la» a déjà été donné, ces derniers jours, suite à une autre augmentation qu'a connue le lait Candia qui est passé de 55 à 65DA. Le consommateur ne peut même pas se rabattre sur le lait en poudre dont le prix dépasse largement les petites bourses. En effet, il y a quelques mois ce produit coûtait entre 120 et 175DA le paquet de «Lahda», aujourd'hui, il varie entre 185 et 205DA. Les citoyens estiment ne pas pouvoir se le permettre. Lors de la dernière pénurie qu'a connue ce produit, il y a de cela quelques mois, le citoyen avait remarqué une baisse de la qualité du lait provoquée par le volume d'eau anormal rajouté par les producteurs pour parer à toute éventualité. Notons que la wilaya de Béjaïa, est alimentée en lait par les trois producteurs de la région ainsi que par l'usine de Draâ Ben Khedda dans la wilaya de Tizi Ouzou. «L'intervention du ministre du Commerce n'a rien apporté de nouveau», jugeait, hier, un producteur, ce qui laisse croire à la persistance de la crise.