Manhassat II est un pas vers la reconnaissance de la résolution 1754. Les résultats du second round de pourparlers maroco-sahraouis ont été qualifiés d'un pas supplémentaire vers le respect de la résolution 1754 par la partie marocains et ce, par M.Mohamed-Yeslem Beissat, ambassadeur de la République sahraouie à Alger. Invité à l'université d'été de l'Unea, ce dernier a animé, hier, une conférence sur le thème du Sahara occidental. Cette deuxième étape dans le processus long et ardu des négociations a été marquée d'une part par l'échange de points de vue entre les deux parties. De l'autre part un rendez-vous pour le troisième round est fixé pour décembre prochain, expliquera encore le conférencier. Sans toutefois parler d'impasse, l'ambassadeur de la Rasd, souligna, d'emblée, que la délégation du Royaume chérifien est entrée dans le jeu sans avoir, au préalable, les coudées franches, mais son mandat plutôt délimité par les orientations et directives du roi. Aussi, l'ambassadeur n'a eu de cesse de répéter que le seul cadre et texte à l'origine des négociations menées sous l'égide de l'ONU, demeure la résolution 1754, votée par le Conseil de sécurité le 30 avril dernier. Dans ce contexte, un processus de dialogue direct est enclenché entre les deux parties en conflit et sur la table des négociations, se trouvent les propositions du Maroc et du Front Polisario, dont les rencontres des 10 et 11 août dernier, en ont été les deuxièmes phases, lesquelles ont été précédées les 18 et 19 juin par une réunion préliminaire. La force du Polisario réside dans son homogénéité et sa cohérence avec la légitimité internationale, avancera le conférencier, avant d'ajouter que, désormais, le temps des sujets est révolu et place à l'ère de la démocratie où seuls la citoyenneté et le principe de scrutin universel sont reconnus pour dire que la solution juste, durable et acceptable mutuellement est celle qui permettra aux Sahraouis d'exercer leur droit à l'autodétermination, à l'issue des négociations directes sans conditions préalables. Sans quoi, le Front Polisario se verra contraint de reprendre la lutte armée, option que jusqu'ici le Front Polisario a tout fait pour ne pas la remettre d'actualité, dira, sans ambages, l'orateur pour lequel l'offre de l'autonomie ne sera jamais envisageable pour les Sahraouis qui restent attachés à l'unique texte de la résolution 1754 et aux résolutions afférentes aux droits à l'autodétermination des peuples colonisés. Le diplomate sahraoui n'a pas manqué de souligner qu'il y a un grand décalage entre le discours marocain et la réalité du terrain, où il est constaté l'absence totale des bonnes intentions de la part du Royaume. Entre Manhassat I et II, en l'espace de deux mois, la répression a doublé, car de 30 détenus politiques, on est passé à 67. Derrière chaque Sahraoui, ils ont mis cinq agents des forces de répression et trois colons civils. Le territoire sahraoui cadenassé est quasiment interdit à la presse internationale. Faits auxquels s'ajoute, selon le diplomate, la ghettoïsation des villes sahraouies au sein desquelles aucun droit fondamental n'est respecté. En conclusion, l'orateur dira que le Maroc a refusé les propositions de construction de confiance de l'ONU relatives au déminage, les disparus et la libération des détenus politiques, et s'obstine à refuser aux Sahraouis le droit de choisir leur option et leur devenir.