Certains de ses quartiers sont devenus des lieux à hauts «risques» Au fil des années, Constantine s'est transformée en un immense «ghetto» pour ses habitants. En été, elle est tout simplement invivable et ce n'est pas uniquement la «faute» des conditions climatiques. Dire que les étés à Constantine sont de plus en plus monotones, ne peut forcément être qu'un «euphémisme» faussement exprimé pour voiler une bien triste réalité que tout le monde décrie, mais qu'aucun n'a essayé de changer. Si la ville d'Ibn Badis a perdu tous ses repères qui lui assuraient, durant les années 70 et 80, sa notoriété de cité conviviale, c'est parce qu'elle a subi de plein fouet les conséquences de l'époque terroriste. Mais ce n'est pas tout pour expliquer la «léthargie» qui l'atteint chaque saison estivale. Hormis la catégorie des privilégiés qui ont les moyens de s'offrir des vacances à l'étranger, généralement en Tunisie, l'écrasante majorité des Constantinois subit, depuis toujours, le poids de la canicule et l'absence totale de moyens de distraction. Les élus locaux, qui se sont succédé à la tête des Assemblées, n'arrivent toujours pas à trouver la «bonne recette». Pourtant, au début de chaque été, ils s'efforcent, tant bien que mal, à «échafauder» quelques programmes de manière superficielle au lieu d'aller au fond des choses. Le résultat est toujours le même. On n'arrive pas à capter l'attention de ces milliers de familles et de jeunes (branchés ailleurs). C'est dire que parler de loisirs à Constantine n'est pas une «mission de tout repos», et il n'est pas exagéré de dire, sans le risque d'être démenti, que c'est le désert. Aucune infrastructure digne de ce nom. Depuis qu'elle a perdu sa «Brèche» où des familles venaient, il y a maintenant plus de quinze ans, déguster une glace ou des boissons rafraîchissantes, Constantine devient une ville morte, dès les premières heures de la soirée. Certains de ses quartiers sont devenus des lieux à hauts «risques», comme le 20-Août. Ses ruelles se sont transformées en «coupe-gorge». L'insécurité a pris des proportions inquiétantes. Signe des temps. Même les salles des fêtes évitent d'abriter des festivités nocturnes à cause de l'insécurité. Les malfrats de tout acabit n'attendent que ces occasions. Constantine n'offre aucune alternative, et dans ce contexte, elle ressemble plutôt à une prison à ciel ouvert. Les jeunes en désarroi errent de café en café, et pour tromper l'ennui, fument du «haschisch». Les familles s'enferment chez elles après la prière d'El Icha à cause de l'insécurité. L'été à Constantine, c'est tout simplement le chaos!