La Fédération de football va peut-être se porter partie civile dans une plainte déposée par le WAB. Alors que l'on pensait qu'elle était morte et enterrée, voilà que l'affaire du match NARB Réghaïa-Boussâada ressurgit. Nous avons, en effet, appris que le Tribunal arbitral des sports (TAS) qui siège au niveau du Comité olympique algérien (COA), mais dont il est indépendant, a été saisi en référé par les dirigeants du club boussâadi dont la volonté est d'éviter à tout prix la relégation de leur club en division interrégions et que cette instance juridique vient de leur donner raison. Le plus drôle est que ces mêmes dirigeants ont écrit à la ligue qui gère le championnat interrégions pour lui indiquer que leur voeu serait de voir l'ABS versée dans le groupe Centre de ce championnat. Comme quoi ils avaient attaqué tout en préservant leurs arrières. Au cas où... Rappelons les faits de ce dossier. Lors de la dernière journée du championnat de la division2 de la saison passée, le NARB Réghaïa, qui n'a rien à espérer ni à craindre du résultat du match, recevait l'A Boussâada pour qui, au contraire, la victoire était impérative sinon, c'était la relégation en division inférieure. Le match s'était terminé en faveur de l'ABS qui sauvait, ainsi, sa place en division2. Les dirigeants et supporters de ce club pouvaient pousser un grand ouf de soulagement. Ils ne s'attendaient pas à ce qui allait leur arriver par la suite. En effet, sous la pression de l'USM Bel Abbès, qui n'avait pu éviter la descente en interrégions, la FAF s'était saisie de cette affaire dans laquelle, selon les Bel-Abbésiens, le club de Boussâada aurait fait jouer un joueur suspendu sans que le NARBR, pourtant alerté par leurs soins, ait daigné formuler des réserves à son encontre. La fraude de l'ABS ayant été confirmée après enquête, ce club se retrouvait avec un match perdu face au NARBR et une descente en interrégions. Ce que les dirigeants du club boussâadi contestent, c'est le fait que la FAF n'a réagi qu'après un boucan de leurs homologues de Bel Abbès sans que le NARBR ait formulé des réserves. C'est sur ce point précis qu'ils ont espéré voir le TAS se prononcer en faveur de leur club. Lequel TAS vient, comme on l'a dit plus haut, de leur donner raison. Mais à leur place on se garderait de crier victoire. D'abord, si la FAF a réagi de la sorte, c'est en parfaite conformité avec les règlements généraux du football algérien dont l'article 284 autorise le président de la FAF à s'autosaisir dans les cas manifestes de violation de ces textes. On ajoutera qu'en la circonstance, il y a jurisprudence puisqu'en 1992, l'équipe d'Algérie avait aligné un joueur suspendu (Karouf) dans un match qu'elle avait gagné au Sénégal. Par la suite, la CAF avait donné match perdu aux Verts sans que les Sénégalais aient fait la moindre réserve. Cependant, là où les responsables de l'ABS vont être surpris, c'est lorsqu'ils apprendront que «la FAF n'appliquera pas la décision du TAS», comme nous le dit le président de cette fédération, M.Hamid Haddadj, qui se dit «surpris que cette affaire soit traitée si rapidement alors que le tribunal croule sous les dossiers de litiges entre joueurs et clubs depuis plus d'un an». Cette déclaration, le premier responsable du football algérien nous l'avait faite avant que ne soit connu le verdict de l'instance juridique. La FAF réagit de la sorte parce qu'elle ne reconnaît pas l'instance juridique dans sa composition actuelle. En effet, du temps de la présidence de Mohamed Raouraoua, la FAF avait, déjà, fait savoir que, selon les instructions de la FIFA, les membres du TAS doivent être des élus, ce qui ne semble pas être le cas pour le TAS algérien. Et puis, il y a cette affaire de dépôt de plainte du WA Boufarik auprès d'une juridiction civile au sujet du match NARBR-ABS. Le club boufarikois, qui a été relégué, cherche à se sauver. Selon lui, le résultat sur le terrain du match en question a été faussé du fait qu'il y a eu corruption. Son espoir serait de voir la justice confirmer un tel acte qui condamnerait automatiquement le NARBR et lui ferait retrouver la D2. On apprend que la FAF s'est renseignée auprès du WAB pour étudier la possibilité de se constituer partie civile dans sa plainte.