Le président de la FAF a décortiqué, avec minutie, l'affaire du RCK. «Aucun texte disciplinaire ou autre, qu'il soit de la Fifa ou de n'importe quelle autre instance sportive internationale ne parle de sanctions contre une Fédération de football ou contre son équipe nationale ou ses clubs, si cette Fédération venait à ne pas appliquer les décisions du tribunal arbitral des sports de Lausanne.» Ce sont là les paroles du président de la Fédération algérienne de football, M.Hamid Haddadj qui les a prononcées lors d'un point de presse qu'il a animé, hier, en début d'après-midi, au siège de la FAF. Cela faisait bien longtemps que le premier responsable du football algérien ne s'était pas exprimé devant la presse. Ce mutisme a donné lieu à plusieurs interprétations, notamment sur le dossier de l'affaire du RC Kouba où il a été insinué qu'il prenait partie contre le club koubéen. Il semblerait que ce soit la dernière sortie médiatique du secrétaire général du TAS d'Alger où il disait que ce dernier ne «s'était jamais déclaré incompétent dans cette affaire» ainsi que l'ordonnance prise samedi par le tribunal de Sidi M'hamed enjoignant la FAF à exécuter la décision du TAS de Lausanne qui l'ont décidé à parler et à dire ses vérités. Au sujet du SG du TAS d'Alger, il dira: «Ce monsieur a dérogé au devoir de réserve auquel il était tenu. Il est inadmissible de parler d'une affaire dont le verdict sera rendu d'une manière définitive dans quatre jours. De plus, il fait usage de mensonges puisque la FAF détient un document dans lequel le TAS d'Alger déclare bien son incompétence.» S'agissant de la décision du tribunal de Sidi M'hamed, il a cédé la parole à Maître Rachid Bouabdallah, l'avocat de la FAF qui déclare: «Comment un tribunal peut-il prendre une sentence sans écouter une des deux parties? En outre, la loi algérienne stipule que l'exécuteur d'une décision prise par une juridiction étrangère ne peut être prise que lorsque l'affaire a été irrévocablement traitée. Ce qui n'est pas le cas, puisque le TAS de Lausanne n'a pris que des mesures provisionnelles et ne traitera l'affaire définitivement que vendredi prochain.» On aura compris, sans nul doute, que le thème le plus long de ce point de presse a consisté à parler de cette affaire. «Une affaire dont on a, à tort, prétexté qu'elle concernait le RCK et la FAF alors qu'elle intéressait le RCK et l'USMH», dira M.Haddadj. «Trop de choses inexactes, pour ne pas dire fausses, ont été dites sur elle. Il s'agit, à l'origine, d'une simple affaire d'un joueur qui a joué sous l'identité d'un autre, cas prévu par la réglementation du football algérien et qui sanctionne le club fautif. Je ne doute pas de la bonne foi du club de Kouba, mais la même réglementation ne parle pas de bonne foi des clubs. Du reste si on le faisait on ouvrirait une brèche dangereuse pour le football algérien puisque cela voudrait dire que les clubs ne sont plus responsables des faux renseignements inscrits sur la licence d'un joueur. Je vous informe que les règlements du football algérien indiquent que les clubs sont responsables de la véracité des renseignements inscrits sur la licence d'un joueur. Il est un point de règlement universel, repris par les textes de toutes les fédérations dans le monde, un texte existant dans le Code disciplinaire de la Fifa qui indique que les fautes sont sanctionnées, qu'elles soient commises intentionnellement ou par négligence. Il est vrai que le joueur disposait de documents délivrés par l'administration algérienne mais ce sont de faux documents. Dites-moi, d'ailleurs, pourquoi le joueur circulait avec un permis de conduire avec son identité véritable? La réglementation du football algérien parle de prescription mais seulement en ce qui concerne les suspensions, jamais pour les usurpations d'identité. Le RCK nous dit que ces règlements sanctionnent la dissimulation mais non pas l'usurpation. Je m'excuse, mais nous ne sommes pas dans une cour de justice. Le joueur a évolué sous une identité qui n'était pas la sienne, le problème est clair. Il n'y a pas lieu de jouer sur les termes. J'ajoute que le RCK tout comme le TAS de Lausanne n'ont pas respecté les dispositions de l'article 63-3 des règlements de la Fifa. De même, le TAS d'Alger a parlé d'un cas inédit mais s'est gardé de faire référence à l'article 204 des règlements généraux du football algérien, qui prévoit les cas inédits et qui dit que ces cas sont traités par le bureau fédéral dont les décisions sont sans appel. Toujours à propos de ce TAS d'Alger, il nous avait laissé la possibilité de juger l'affaire autrement, toujours en se basant sur la réglementation. C'est ce que nous avons fait. Nous lui avons adressé un courrier en date du 3 août. A ce jour, il ne nous a pas répondu. Cela suppose qu'il était conscient du bien-fondé de notre démarche.» Et puis, il y a l'USM El Harrach, un club sur lequel est revenu très souvent M.Haddadj. «Dans toute cette histoire, on nous demande de donner raison au RCK, mais sans nous dire ce que nous devons faire de l'USMH. Je regrette, mais ce club est partie prenante du litige car c'est lui qui a déposé des réserves sur le joueur koubéen. Si on donne raison au RCK, que devient le club harrachi? Cela personne n'est capable de nous le dire. En somme, on reconnaît le bien-fondé des réserves de l'USMH, mais on nous demande d'être magnanimes envers le RCK, un club dont la bonne foi aurait été abusée. A ce train-là, on pourrait n'en plus finir.» Ce à quoi, Maître Rachid Bouabdallah a repris la parole pour expliquer que «le TAS de Lausanne a pris des mesures provisionnelles qui sont des mesures non définitives. De plus, il nous demande d'exécuter mais nous ne sommes pas obligés de le faire puisque lui même reconnaît que tout doit se décider le 26 septembre.» En dehors de l'affaire du RCK, le président de la FAF s'est exprimé sur d'autres sujets notamment celui de l'équipe nationale qui doit disputer un match décisif contre le Libéria dans la cadre de la qualification au Mondial et à la CAN 2010. «La CAF vient de nous saisir pour nous faire savoir que tous les matchs se joueront le même jour à la même heure. L'Algérie jouera donc le 11 octobre à 13h00 GMT, à Monrovia au même moment où le Sénégal affrontera, à Dakar, la Gambie.» Il nous a, également, appris que Anther Yahia ne jouera pas ce dernier match pour cause de suspension alors que pour Ziani, par mesure de précaution, on a préféré demander son dossier disciplinaire auprès de la CAF. «Mais selon nos estimations, Ziani n'a qu'un seul carton jaune et pourra jouer.» Il a, été, aussi question de la CAN des U 17 de 2009 que notre pays organisera du 19 mars au 3 avril 2009. Une compétition pour lesquels les stades de compétitions retenus sont celui de Bologhine, de Zéralda, de Mouzaïa et du 5-Juillet. Ce fut l'occasion au DTN du football algérien, M.Fodil Tikanouine de faire un large tour d'horizon de ce qui a été fait pour l'équipe nationale qui est en regroupement permanent depuis près de deux ans et ce qu'il prévoit à l'avenir. Nous reviendrons plus longuement dans une de nos prochaines éditions sur ces projets. On a, également appris que la saison 2009-2010 verra le démarrage d'un quatrième groupe interrégions, un groupe de Ouargla, de même que des clubs de la Régionale 3 ont été versés dans des championnats de wilaya qui ne pouvaient commencer faute d'un nombre de clubs conséquent.