Les terroristes, traqués de partout et n'ayant plus de logistique, essaient ainsi de «se renflouer» en s'attaquant aux civils. En dépit de l'offensive des forces de l'ordre pour traquer sans répit les groupuscules armés en Kabylie, tout en passant au peigne fin les massifs forestiers de la région, des actes terroristes sont recensés. Loin d'être des actions grandioses, ces actes sont, cependant, lourdement ressentis par les populations. Ainsi, le kidnapping est devenu, pratiquement, monnaie courante et, hélas, tend à se banaliser. Avant-hier, aux environs de 21h et au lieudit Chréa Tazerout, au-dessus de la ville de Draâ El Mizan, un père, son fils âgé de 34 ans et un ami circulant à bord de leur véhicule, furent surpris par un faux barrage dressé par trois éléments armés de kalachnikovs et opérant à visage découvert. Les assaillants, qui semblaient reconnaître en l'homme un commerçant de la ville de Draâ El Mizan, ont jeté leur dévolu sur le fils et recommandé au père de verser une rançon de 1 milliard de centimes en échange de sa liberté, avant de s'évanouir dans la nature, laissant le père en proie à la douleur. Les enlèvements se font de plus en plus nombreux. D'ailleurs, on est toujours sans nouvelle du dernier kidnappé en date, un jeune émigré et fils d'un commerçant, enlevé au village de Berkoukas, dans la daïra de Maâtkas, et pour lequel on a exigé une rançon de 6 millions de dinars. Par ailleurs et récemment, c'est un autre jeune, lui aussi fils d'un commerçant, M.H., propriétaire d'une huilerie à Bounouh, dans la daïra de Boghni. Il y a près d'un mois, c'est le patron lui-même qui avait été enlevé et libéré après le paiement d'une rançon, estimée, selon des indiscrétions, à 5 millions de dinars. Peu de temps après, c'est le fils qui a été kidnappé et une forte rançon a été demandée au père. Les kidnappings se suivent, hélas, en Kabylie, le premier en date étant celui du propriétaire de l'auberge de Chréa, sur les hauteurs de Boudjima, suivi, quelque temps après, par l'enlèvement du patron d'un bar à Iflissen, lors de la fête de fin d'année 2005, le patron de bar a été libéré et son compagnon d'infortune, un gardien de prison, assassiné. Ensuite, ce fut le gestionnaire et frère d'un important entrepreneur de travaux publics qui a été enlevé sur la route menant de Fréha à Azeffoun, lieu de son domicile, et le kidnapping d'un jeune, Y.Amine, intercepté et enlevé sur la route à son retour de la plage, au lieudit la Crête, sur la route entre Tigzirt et Tizi Ouzou. La série des enlèvements a, depuis, continué avec les kidnappings d'entrepreneurs et de commerçants, tous libérés après le versement de fortes rançons. Par ailleurs et dans la nuit du 14 au 15 août courant, le petit hameau de Kantidja, dans la commune d'Aïn Zaouia, un hameau centré et mitoyen de la forêt de Boumahni, et longé en contrebas par le CW128 menant de Tizi Ouzou à Boghni, a été investi par un groupe armé composé de huit éléments, tous armés, semble-t-il, de kalachnikovs. Cette incursion, la seconde pour ce mois d'août, a mis en émoi ce paisible hameau. Les assaillants ont, ainsi, pratiquement «occupé» le village, et des terroristes ont fait le tour des maisons pour réclamer de l'argent. Les villageois, qui en ont assez de cette atmosphère, se demandent comment éviter pareilles visites nocturnes, et aussi se posent bien des questions sur les «plans» des terroristes, qui se sont attaqués ainsi à leur village. Selon des sources, les terroristes, traqués de partout et n'ayant plus de logistique, essaient ainsi de «se renflouer» en s'attaquant aux civils. Aujour-d'hui, Kantidja est ciblée pour de l'argent, et demain?