Des pêcheurs ont affirmé aux services de sécurité qu'ils transportaient les terroristes sur leurs barques. Asphyxié au Sahara et «étranglé» au maquis, l'ex-Gspc opte pour la voie maritime dans sa stratégie de déplacement. Les groupes terroristes utilisent le littoral comme méthode d'activisme. Une source sécuritaire a révélé à L'Expression que ces derniers ont recours à l'une des anciennes méthodes pour leur déplacement dans le nord du pays: «la voie maritime». Ainsi, avec la complicité de quelques pêcheurs, les terroristes louent les chaloupes pour leurs déplacements ainsi que le transfert d'armes entre les différentes régions. Les groupes terroristes collaborent notamment, témoigne la source, avec les pêcheurs de Tipaza, Boumerdès et Tizi Ouzou. C'est ce qui confirme la présence et l'activisme des terroristes en Kabylie. Cette tactique n'a pas échappé au plan de lutte antiterroriste déclenché par les forces de sécurité. A en croire la même source, quelques pêcheurs dans la wilaya de Boumerdès, servant de guide aux terroristes, ont été interpellés. Ses derniers n'avaient pas nié leur relation «commerciale» avec les terroristes, surtout avec le groupe de Boumerdès. Ces pêcheurs ont affirmé aux services de sécurité qu'ils déplaçaient les terroristes pendant les heures tardives de la nuit. Le même interlocuteur n'a pas éloigné l'option de complicité et de collaboration entre les terroristes et les réseaux de trafic d'armes et de la drogue. D'après cette même source, les terroristes sont en relation étroite avec les réseaux de la contrebande. D'ailleurs, les brigades des forces maritime (BFM) ont découvert maintes fois d'importants stocks d'armes et de drogue en plusieurs points de la côte algérienne. Les enquêtes se poursuivent toujours. Un bon nombre de pêcheurs aurait été interpellé au niveau du littoral algérien. A noter que l'utilisation du littoral par les terroristes dans leur déplacement ou comme lieu d'activité n'est pas récent. Cette méthode a été utilisée pour la première fois, dans les années quatre-vingts. A cette époque les trafiquants d'armes empruntaient le littoral Jijel-Skikda. Dans les années 1990, les services de sécurité ont procédé à l'arrestation d'un bon nombre de terroristes et de trafiquants d'armes en possession de quantités impressionnantes d'armes. Parmi les opérations les plus médiatisées figure l'affaire des sept marins italiens assassinés au port de Djendjen en 1994. Ses derniers transportaient, en provenance de Naples, des armes pour les réseaux de soutien aux terroristes en Algérie. Ainsi, le littoral de l'est du pays a été durant cette même période le passage le plus fréquenté. Le recours des terroristes à cette ancienne méthode trouve son explication dans l'état d'asphyxie où se trouvent les groupes terroristes. Après le plan de lutte déclenché par l'Armé nationale populaire (ANP), en collaboration avec les forces de sécurité, le résidu des groupes armés se trouve donc dos au mur. Les groupes du Sahara sont coincés. Ceux qui activent encore dans le maquis sont étouffés par les opérations de ratissage et les bombardements de l'ANP. De ce fait, la seule solution qui demeure pourrait, aux yeux des terroristes servir comme moyen de déplacement, est le littoral, car depuis quelques mois les groupes terroristes sont en train de vivre leur dernier quart d'heure. Plusieurs arrestations, démantèlements et liquidations physiques ont été enregistrés par les forces de sécurité. Il y a lieu d'ajouter les quelques importantes redditions recensées, notamment celle de l'émir de la zone9, Mossaâb Abou Daoud. Les forces de sécurité ont également arrêté, une semaine après les attentats menées contre la caserne de Lakhdaria, l'un des auteurs des événements du 11 avril. Par ailleurs, deux importants réseaux terroristes ont été démantelés à Khemis El Khechna et à Boumerdès. Dans cette région, comme rapporté jeudi sur les colonnes de L'Expression, les forces de l'ANP ont mis hors d'état de nuire une cinquante de terroristes. Ceux-ci activaient au sein d'un groupe de soutien au profit de katibet Zemmouri. En outre, la guerre intestine au sein des groupes armés pour l'émirat a affaibli les rangs des terroristes. Les témoignages d'Abou Messaoud Abdelkader, alias Abou Daoud Mossaâb, ex-émir de la zone 9, qui s'est repenti, rapportés par L'Expression confirment que l'ex-Gspc connaît l'agonie.