Même en exprimant sa nette opposition au Gspc et à ses agissements, Mezrag n'arrive pas à convaincre La montée au créneau des anciens chefs de la branche armée du FIS dissous, après l'attentat contre un des leurs, Mustapha Kartali, en l'occurrence, a fait réagir, comme il fallait s'y attendre, la chaîne satellitaire Al Jazeera. Une occasion en «or» à ne pas rater pour les responsables de ce média «intéressé» plus particulièrement par la situation sécuritaire en Algérie. Bien évidemment, leurs «têtes d'affiche» sont connues. Et donc, pour la énième fois, dans la soirée de dimanche, Al Jazeera offre à Anouar Haddam et Madani Mezrag le privilège de s'exprimer en prime-time sur les derniers développements politiques et sécuritaires en Algérie. Bien sûr, le sujet évoqué était l'initiative de créer un nouveau parti politique par les anciens du FIS dissous. Anouar Haddam, qui a lancé une initiative à partir des Etats-Unis, dont le but était soi-disant de rassembler ce qui restait de l'ex- FIS, ne s'est pas fait prier pour tirer fustiger l'actuel ministre de l'Intérieur. L'exilé américain accuse, carrément, Noureddine Yazid Zerhouni de bloquer le processus de réconciliation nationale et cela a été exprimé par un jeu de mots. Rien que ça! Interrogé à son tour, Madani Mezreg est allé dans le même sens que son prédécesseur. Résultat: c'est à un véritable «tirs croisés» contre Zerhouni que les téléspectateurs d'Al Jazeera ont eu droit. A l'instar de Rabah Kebir ou feu Abdelkader Hachani, Mezrag et Haddam sont partisans de la tendance «Jazaâra» donc opposés aux autres salafistes, à l'image de Benhadj, Chigara et Abd El Kader Omar. La lutte entre ces deux tendances a fait rage durant l'époque où l'ex-FIS tenait le haut du pavé. Aujourd'hui, les chefs de file d'Al Jazaâra tentent de manoeuvrer en exploitant le marasme «qui caractérise la scène politique et la situation interne peu reluisante de nombreux partis». Selon eux, leur initiative constitue une carte gagnante dans la canalisation des centaines de milliers de voix acquises aux islamistes, mais toutefois mécontentes des prestations du MSP, En Nahda et El Islah. Leurs critiques véhémentes contre le pouvoir ne sont que de «la poudre aux yeux», c'est juste pour ne pas perdre la face devant l'opinion publique. Au fond, il s'agit d'une véritable «prestation» qui ne dit pas son nom. Haddam, Kebir ou Mezrag n'ont qu'une seule idée en tête: revenir sur la scène politique et décrocher le maximum de dividendes. Tout ce remue-ménage qu'ils font autour de la réconciliation nationale cache mal leurs véritables intentions. Même en exprimant sa nette opposition au Gspc et à ses agissements, Mezrag n'arrive pas à convaincre. Comme l'ex-AIS qu'il dirigeait, le Gspc prétend ne s'attaquer qu'aux forces de sécurité. Mezrag a-t-il changé à ce point ou cherche-t-il à gagner la sympathie des Algériens? Selon des sources bien informées, le Gspc se trouverait impliqué dans la culture du cannabis dans la région de Réghaïa, mais aussi à Batna, El Oued, Mascara, Tizi Ouzou et Alger. L'organisation du sanguinaire Abdelmalek Droukdel alias Abou Mossaâb Abd El Ouadoud, suit l'exemple des taliban en Afghanistan, qui ont fait de la drogue leur principale source de financement. Une question mérite d'être posée: l'Etat et les Algériens ont-ils vraiment besoin de Madani Mezrag, de Haddam ou de Kebir pour en finir avec les terroristes du Gspc? En tout état de cause, les Algériens n'ont pas la mémoire courte puisqu'ils ont dû prendre les armes pour s'opposer à ceux qui ont fait couler le sang des Algériens et qui ont tenté d'instaurer la démocratie des armes. Or, voilà qu'ils reviennent, toute honte bue, occuper le devant de la scène pour donner des leçons de morale et ergoter sur le processus de la réconciliation nationale.