L'ex-président de la Cnec a endossé au système en place la responsabilité de la situation socio-économique et politique du pays. Comme solution à la crise algérienne, le président du Front national algérien a préconisé, avant-hier, à Béjaïa, lors d'une conférence-débat avec ses militants et sympathisants, «une rupture radicale avec le système». Une rupture, expliquera Moussa Touati, qui «sera l'aboutissement d'une révolution pacifique». Se voulant plus explicite, le président du FNA soutiendra: «On ne changera le système actuel ni par la violence ni par le boycott», allusion aux expériences précédentes, mais «uniquement par une participation massive aux échéances électorales». «Votez même nul, mais votez quand même pour montrer à l'opinion internationale votre rejet du système» précisera-t-il. Un système auquel il a endossé la responsabilité de la situation socio-économique et politique du pays. Cette sortie, qui s'inscrit, devait-il préciser, dans le cadre de la préparation du scrutin des locales prévue pour le mois de novembre, a permis à l'ex-président de la Cnec (Coordination nationale des enfants de chouhada) d'aborder la situation politique et sociale du pays. Une situation qu'il qualifiera de «catastrophique tant les indicateurs sont tous au rouge». A l'origine, M.Touati retient la responsabilité de «ceux qui sont au pouvoir». «Montrez-moi un responsable algérien qui n'a pas de compte en banque et une résidence à l'étranger», dénonce-t-il sous les applaudissements des présents. Plus virulent, le président du FNA estime qu'«une révolution est nécessaire, avec pour aboutissement une rupture avec ceux qui ont ruiné le pays». Usant d'un langage dur, M.Touati qui dit s'inscrire dans «une opposition constructive» appellera à un vote massif. «Si on vote à 90% nul, l'opinion internationale saura que nous avons marre du système en place», affirme-t-il pour soutenir sa proposition participative aux élections. Pour ce faire, le conférencier propose une éducation et une sensibilisation accrues des citoyens, notamment la jeunesse, pour user de l'arme pacifique que leur offre la Constitution. «Il faut apprendre aux jeunes à se battre selon les règles pacifiques et civilisées», soutient le président du FNA.De l'érosion du pouvoir d'achat en passant par tous les fléaux sociaux qui minent le pays et plus particulièrement la région de Béjaïa, le conférencier n'ira pas avec le dos de la cuillère pour expliquer l'urgence d'une rupture pacifique avec le système en place. Le déplacement du président du FNA a permis également une restructuration locale puisque une commission de wilaya FNA a été désignée par l'assemblée générale des militants, avec à sa tête, M.Mourad Kerrouche. Fondé en 1990, le Front national algérien semble avancer doucement mais sûrement. De sept sièges à l'APN en 2002, il est passé à 15 sièges en 2007. A Béjaïa, il est fortement représenté à la municipalité de Draâ El Gaïd et est présent au sein de l'APC d'Akbou avec deux élus. Il compte améliorer largement son score lors des prochaines locales.