Le chef du gouvernement brisera le silence. Il était temps de remettre les pendules à l'heure. Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, animera aujourd'hui une conférence de presse à 11 heures à la résidence El Mithak. Il abordera les sujets d'actualité économique et sociale. Le chef du gouvernement tentera, dans ses réponses, d'apaiser une grogne sociale grandissante. Dans ce sens, on croit savoir que le chef du gouvernement annoncera aujourd'hui que l'Etat continuera de subventionner le prix du lait et du pain. Et cela en fonction des fluctuations sur le marché international. De même, selon les mêmes sources, l'Algérie aurait déjà fait commande de plusieurs tonnes de pommes de terre pour faire face à la pénurie. Toujours au chapitre des mesures, le chef du gouvernement va annoncer, indique-t-on de même source, que des mesures sélectives ont été prises dans ce sens. Justement, les différentes directions de contrôle des prix et de l'agriculture de wilaya ont été instruites par le gouvernement de sanctionner avec vigueur tout contrevenant. Ces directions de wilaya ont été de tout temps décriées pour leur immobilisme. Souvent absentes sur le terrain, elles ne font ni dans la protection du consommateur, ni dans la prospection des marchés, ni même dans la prospective, pour évaluer les besoins des populations. Des budgets conséquents sont pourtant alloués à ces deux structures. Il y a aussi le problème de prise de décision. Il faut attendre toujours que le gouvernement réagisse pour régler une quelconque situation. Cette sortie de Abdelaziz Belkhadem, longtemps attendue, sera également une opportunité pour le chef du gouvernement de tenter d'apaiser les syndicats qui ne cessent de prophétiser une rentrée sociale «explosive». Pour ce faire, le chef du gouvernement a d'ores et déjà pris les mesures nécessaires, nous affirme-t-on. Dans ce chapitre, on apprend que Abdelaziz Belkhadem a demandé au président de la République d'opérer un remaniement ministériel. En effet, de l'avis des observateurs, et des acteurs de la scène politique nationale, plusieurs membres du gouvernement, de par leur défaillance, sont pour beaucoup dans l'aggravation d'une situation sociale qu'ils n'ont pas été en mesure de maîtriser en temps réel. Aussi, la sortie médiatique d'aujourd'hui devra répondre aux attentes des citoyens qui n'arrivent pas, à tout le moins, à s'expliquer le silence observé par les décideurs alors que les enjeux sociaux aussi majeurs que la pauvreté, la crise de logement, la santé, les pénuries, la corruption les interpellaient. D'autant moins que les citoyens n'admettent pas ce silence du gouvernement, quand les problèmes sociaux demeurent alarmants, en dépit d'un matelas financier consistant.