Critiqué de partout, Belkhadem se retrouve dans la même situation que son prédécesseur Ahmed Ouyahia. Le chef du gouvernement compte mettre fin aux spéculations concernant son départ, un départ qui occupe actuellement le devant de la scène médiatique. On a appris de sources proches de l'Exécutif que M.Belkhadem s'exprimera sur cette question pour remettre les pendules à l'heure d'ici à la fin du mois. Cela étant, la question reste posée: Belkhadem serait-il partant? Le ministre de la Communication a été catégorique lors du point de presse qu'il a animé mercredi dernier au CIP. Pour M.Boukerzaza, le départ du chef de gouvernement n'est qu'une rumeur amplifiée, à tort ou à dessein, par les médias. Avec la même certitude, le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja, a nié le départ du chef du gouvernement. Il a tenu à réitérer que cette affaire de démission n'est que rumeur sans plus. «Jusqu'à présent, il n'y a rien d'officiel», a-t-il encore affirmé. Selon lui, Belkhadem n'est pas partant du secrétariat général du FLN ni de la chefferie du gouvernement. Voulant écarter tout soupçon, M.Bouhadja affirme qu'il ne s'agit pas de la démission d'un simple ministre, mais d'un chef du gouvernement. «La démission du chef du gouvernement est du ressort du président de la République», a-t-il précisé. Cependant, les observateurs de la scène nationale n'écartent pas son départ. Beaucoup d'ingrédients le confirment. Connu pour son esprit de communication, Belkhadem fuit carrément les médias ces derniers temps. Pourquoi ce silence? Belkhadem cache-t-il un secret? Une chose est sûre, le chef du gouvernement traverse une période difficile. Il est critiqué de partout. Le désaccord avec son ministre de l'Intérieur est un argument de taille. De plus, il y a quelques jours, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a révélé qu'il va bientôt plier bagage. La déclaration de Temmar explique qu'un remaniement ministériel serait imminent. Les auditions des ministres par le chef de l'Etat illustrent clairement cette hypothèse. Ce changement pourrait certainement toucher la tête du staff, en l'occurrence Belkhadem. Les observateurs reconnaissent que le chef du gouvernement a échoué dans sa mission. Alors que le front social était au bord de l'explosion durant l'été dernier, le gouvernement était quasiment absent. Pour la crise de la pomme de terre, au lieu de responsabiliser ses ministres, Belkhadem s'est attaqué aux spéculateurs. Ce n'est pas tout. Le programme quinquennal est compromis. A moins de 15 mois de la fin du deuxième mandat présidentiel, beaucoup de chantiers restent inachevés, sinon en phase. Les réformes des structures de l'Etat que le pays a engagées sont toujours en stand-by. Même le président de la République a constaté cet état de fait. Le chômage, la pauvreté, la crise du logement, les harragas sont autant de facteurs qui traduisent le malaise social. Les réserves de change s'élèvent à 90 milliards de dollars, les Algériens croulent sous la pauvreté. S'ajoute à cela, la crise que traverse le vieux parti. Des militants revendiquent quotidiennement le départ de Belkhadem du secrétariat général du parti. Belkhadem va-t-il sacrifier le gouvernement pour s'occuper des affaires du parti ou l'inverse?