L'Agea attend l'application des recommandations des assises sur la stratégie industrielle nationale. La prochaine rentrée sociale s'annonce houleuse. Toutes les organisations patronales s'interrogent et s'inquiètent du climat morose qui enveloppe la prochaine rentrée laquelle ne montre aucun signe encourageant venant des décideurs. Tout milite en effet en faveur de cette impression maussade: les mercuriales en folie, les produits alimentaires de première nécessité font de «l'alpinisme» dans les prix et les autres secteurs menacent sérieusement de se positionner hors de portée des petites bourses. C'est une rentrée scolaire et tout son lot d'achats impératifs qui va du taille-crayon à la paire de chaussures (hors prix) en passant par le cartable, le tablier, et divers accessoires de l'écolier que l'on veut «modèle» comme à chaque rentrée. Cette date est jumelée cette année avec le triptyque «Ramadan, Aïd El Fitr et la fin des vacances d'été», une saison qui traîne derrière elle son cortège de fêtes et de dépenses exceptionnelles. L'Agea (Association générale des entrepreneurs algériens) estime, par la voix de son président Mouloud Khelloufi, «urgent» que soient promulgués les «textes d'application des recommandations et propositions faites lors des assises nationales sur la stratégie industrielle nationale», génératrice essentielle de l'emploi. Au cours de cette rencontre de trois jours, tenue au mois de mai dernier et à laquelle avait assisté le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem accompagné de nombre de ministres économiques comme Abdelhamid Temmar, «un travail remarquable avait été élaboré par les experts algériens pour aboutir à des recommandations et propositions constructives dont on attend toujours les applications», a notamment souligné Khelloufi dans son entretien avec L'Expression. Le FCE (Forum des chefs d'entreprises) pense pour sa part, dans une déclaration antérieure à la presse qu'il faudrait trouver une «politique appropriée pour endiguer la crise» larvée. «Des outils existent pour contrer les lenteurs des réformes et de l'adaptation globale de l'économie nationale qui constitue le substrat des équilibres sociaux.» Parmi les recommandations du patronat, figure le relèvement des salaires relevant du Smig, en dépit du risque inflationniste qui pourrait en découler. Donc du côté des employeurs, les regards demeurent braqués sur la réunion que tiendront, le 3 septembre, cinq organisations patronales dont la Cnpa (Confédération nationale du patronat algérien), la CAP (Confédération algérienne du patronat) et le FCE (Forum des chefs d'entreprise). Outre le débat sur le pouvoir d'achat des citoyens et les augmentations subites et (souvent) inexpliquées des prix des produits de large consommation apparues ces dernières semaines, cette rencontre sera sanctionnée par l'élaboration d'une plate-forme de propositions qui sera transmise au gouvernement à la veille de la rentrée sociale. Parmi les propositions que le patronat compte transmettre au chef du gouvernement, le FCE évoque la mise en place de dispositifs à même de parvenir à l'instauration d'un équilibre consolidé entre le pouvoir d'achat des ménages et des prix à appliquer sur les produits de consommation. Par ailleurs, les augmentations de salaires prévues pour les travailleurs de la Fonction publique dès l'application de la nouvelle grille des salaires et la révision de leurs statuts particuliers au cours de la prochaine rentrée sociale doivent être instamment opérées. La réunion entre le gouvernement et l'Ugta prévue pour septembre doit être couronnée impérativement par l'aboutissement des négociations autour du pourcentage des augmentations annoncées.