Le ministre de la Communication sera à chaque fois accompagné par le ministre qui aura fait une présentation au conseil du gouvernement. Pour diriger convenablement et répondre aux aspirations de la population, le gouvernement se doit d'entreprendre une politique de communication procédant d'une stratégie globale de la circulation transversale de l'information. Cette stratégie doit susciter l'adhésion de la population aux mesures qui sous-tendent la mise en oeuvre du processus de développement. Aussi, pour répondre aux critiques récurrentes sur l'absence d'information concernant la situation dans le pays, le gouvernement a décidé de passer à l'acte. En effet, prenant acte de ces concepts, le chef du gouvernement a révélé hier qu'une conférence de presse sera tenue hebdomadairement. Elle portera sur le travail du gouvernement. La première devrait avoir lieu mardi prochain au lendemain du conseil du gouvernement que présidera Abdelzaiz Belkhadem. «Le ministre de la Communication va tenir chaque semaine une conférence de presse au lendemain de chaque réunion du conseil du gouvernement», a déclaré Abdelaziz Belkhadem. En outre, le ministre de la Communication sera «à chaque fois accompagné par le ministre qui aura fait une présentation au conseil du gouvernement», a-t-il ajouté. Par cette décision, le gouvernement tentera de combler les lacunes constatées dans le domaine de l'information institutionnelle. «Cette lacune sera ainsi comblée à partir de la semaine prochaine», a-t-il promis. Une chose est sûre: lorsqu'on pratique avec art la rétention de l'information, on alimente ipso facto la communication informelle, riche de fausses nouvelles, de rumeurs le plus souvent malveillantes et de spéculations diverses. Et le fossé entre le gouvernant et le gouverné n'en sera que plus élargi. Interpellé sur le monopôle de l'Agence nationale de l'édition et de la publicité (Anep) sur la publicité, Abdelaziz Belkhadem, sur un ton ironique, s'est interrogé: «De quel monopôle parlez-vous?». Quant à l'ouverture du champ audiovisuel, le chef du gouvernement a carrément éludé la question. Pourtant, l'ex-chef de gouvernement Ahmed Ouyahia avait confessé, en 2004, avant le premier tour de la présidentielle du 8 avril: «Il faut être plombé de la tête pour s'opposer à l'ouverture audiovisuelle», avant de se raviser et de faire amende honorable. La messe a été dite depuis. L'Algérie reste le seul pays de la région, avec le Soudan, à fermer le champ médiatique. Alors que nos voisins marocains, tunisiens et même égyptiens peuvent aligner plusieurs chaînes. En termes clairs, le costume de modernisme dont veut s'affubler le gouvernement actuel trouve ses limites dans les freins et les obstacles qu'il dresse devant le développement d'un secteur qui, mondialement, connaît une croissance exponentielle. Un secteur devenu par la force des choses un enjeu planétaire et l'arme de prédilection des grandes puissances, aussi bien politique qu'économique. Or, la communication constitue le talon d'Achille en Algérie. Elle permet également de drainer les sympathies et les intérêts, mobiliser les courants d'opinion déterminants en leur faveur. Les élections locales approchent. Le taux d'abstention, record, est encore en mémoire. De ce fait, en décidant d'organiser des conférences de presse hebdomadaires, le gouvernement tente de se débarrasser de quelques vieux réflexes. En fait, il suffit de peu pour valoriser l'image de marque, mais pour que la communication gouvernementale soit réellement effective, il faudra que l'ensemble des décideurs parle d'une même voix et que les différents intervenants s'accordent sur la nature des informations à transmettre.