La mesure d'exclure ces partis dits «Sanafirs» devrait éviter l'émiettement des voix d'une part, et de l'échiquier politique, d'autre part. La fin des partis «Sanafirs». 16 partis politiques viennent d'être exclus des prochaines élections locales. Le nouveau régime électoral vient d'en décider ainsi. Le Mouvement El Infitah, le Mouvement pour la jeunesse et la démocratie (MJD), AHD54, l'Alliance nationale républicaine (ANR), le Mouvement de l'entente nationale (MEN), le Mouvement national pour la nature et le développement (Mnnd), le Parti national pour la solidarité et le développement (Pnsd), le Front national des indépendants pour la concorde (Fnic, ex-RUN), le Parti du renouveau algérien (PRA), le Rassemblement algérien (RA), le Mouvement national de l'espérance (MNE), le Rassemblement patriotique républicain (PRP ex-Majd), le Front national démocratique (FND, ex-RNC), le Parti républicain progressiste (PRP), le Mouvement démocratique et social (MDS) et le Parti socialiste des travailleurs (PST) ne prendront pas part aux prochaines élections locales. La nouvelle loi organique relative au régime électoral a fait le ménage dans le champ politique national. Pour exclure ces partis des prochaines échéances, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales s'est basé sur l'article 82 de la loi organique. Il ressort ainsi que ces 16 partis n'ont pas réalisé plus de 4% des suffrages exprimés et répartis sur 25 wilayas au moins sans que ce chiffre ne soit inférieur à 2000 suffrages exprimés par wilaya. Après cette décantation par la loi, seuls neuf partis sont autorisés à présenter leurs listes de candidatures aux élections locales prévues le 29 novembre prochain. Il s'agit du FLN, du RND, du HMS, du Mouvement Islah, du FFS, du Mouvement En Nahda, du RCD, du PT et du FNA de Moussa Touati. A l'orée de ces donnes, les partis sans ancrage populaire sont appelés à disparaître, à moins de se faire parrainer ou de se constituer en pôle politique. La mesure d'exclure ces partis dits «Sanafirs», qui ne revenaient à la lumière que lors des rendez-vous électoraux, devrait éviter l'émiettement des voix d'une part, et de l'échiquier politique, d'autre part. Et un tel émiettement n'est pas fait pour consolider la cohésion de l'espace politique national. Déjà, le bulletin unique n'est pas facile à déchiffrer par les électeurs analphabètes quand il est surchargé de sigles et des couleurs des partis en compétition. Un surnombre de partis lors du scrutin ne vous fera que donner le tournis au même titre qu'un surnombre de listes d'indépendants. Ces derniers n'ont plus le droit de se présenter à titre individuel. Ils sont tenus de se faire parrainer par un parti politique ayant obtenu, lors de l'une des trois dernières élections législatives plus de 4% des suffrages exprimés, répartis sur 25 wilayas au moins sans que ce chiffre ne soit inférieur à 2000 suffrages ou bien être mandatés par au moins 3% des électeurs inscrits dans la circonscription électorale concernée. En effet, une pléthore de listes indépendantes ne ferait que fragiliser les partis politiques et ne reflètera nullement une vitalité démocratique. Au contraire, elle ne peut être qu'un handicap à une expression cohérente des projets politiques à même d'engager véritablement les citoyens à se reconnaître dans leur élite politique, ni permettre un développement cohérent du pays. Il faut le redire, il n'y a pas mille, ni cent, ni même cinquante projets de société.