Le débat a amorcé une nouvelle forme où les tabous sont brisés. Qu'en est-il du développement de l'écriture de l'histoire courte? Les textes retenus par les concepteurs des manuels ont-ils évolué? La littérature de jeunesse est-elle valorisée? Les propositions d'écriture sont-elles différenciées? La différence d'âge est-elle prise en compte? C'est à partir de toutes ces questions que cette table ronde intitulée «Le développement de la langue utilisée dans l'écriture de la nouvelle» a été animée par Mme Djamila Zenir, Nassima Belloufa, Akila Rabhi et M.Athmane Badri, organisée par le Conseil supérieur de la langue arabe avec la contribution de la Radio nationale au club Aïssa-Messaoudi. Etaient présents quelques journalistes, des auteurs et écrivains et les représentants du secteur de la culture et de l'information. Le débat a amorcé une nouvelle forme où les tabous sont brisés vis-à-vis des conservateurs qui prennent la langue comme cheval de bataille. Des analyses et des critiques sur le développement de la langue de l'histoire courte ont été abordées durant les interventions, après l'historique présenté par M.Athmane Badri. Compte tenu de sa place, il est permis de se demander à quoi sert le patrimoine dans notre paysage idéologique, surtout quand on se rend compte du décalage de plus en plus frappant entre les valeurs qu'il prétend défendre et les pratiques socio-culturelles. Le patrimoine algérien, quant à lui, se constitue en tant que norme culturelle dans le cadre d'un projet historique qui voit l'Etat tenter de produire une nouvelle identité nationale. Mais empêtrée dans des contradictions héritées de l'époque coloniale, cette politique du patrimoine avec ses variantes (personnalité algérienne, spécificités, authenticité, constantes), des propositions sont mises en débat, en prenant en considération les avancées et la réalité du terrain. La question du développement de la petite histoire renvoie à des interrogations centrales pour l'écriture: celle de la construction identitaire et celle des dispositifs d'écriture permettant l'émergence de l'inconnu et de l'altérité. Toutes les langues privilégient très fortement l'inscription des événements rapportés dans l'espace réel commun au locuteur et à son interlocuteur et ont tendance à faire silence sur son inscription temporelle. C'est à cet ensemble de questions que l'expérience de tout un chacun est indispensable pour son enrichissement. Les auteurs doivent découvrir de nouveaux savoirs sur eux-mêmes et l'environnement dans lequel ils vivent par eux-mêmes. Ce processus maïeutique conduit à réfléchir la trajectoire pour reconnaître les acquis ou forger son chemin dans l'activité professionnelle.