Le ministre de la Jeunesse et des Sports se dit respectueux des prérogatives de chacun. «La situation est critique. Il faut agir collectivement pour sortir de cette impasse.» Ce sont là quelques-uns des mots du ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Hachemi Djiar, qu'il a prononcés lors de la réunion qu'il a tenue samedi après-midi, au siège de son ministère avec le bureau fédéral de la FAF et les présidents des clubs de la division1. Le représentant du gouvernement s'exprimait ainsi au sujet de la situation qui prévaut dans le football, notamment après l'élimination de l'équipe nationale de la phase finale de la CAN 2008. Un terme saute au yeux dans cette déclaration. Il s'agit du mot «collectivement» qui montre bien que dans l'esprit du ministre l'issue à la crise, si on ose l'appeler ainsi, ne peut venir que d'une démarche dans laquelle seront impliqués le ministère et les responsables du football. Cela nous change d'un certain discours où, dès que de mauvais résultats apparaissent, l'opprobre était jetée sur les structures de gestion de la discipline. Le premier responsable du secteur du sport reconnaît, en quelque sorte, que son département a une part de responsabilité dans la dérive qu'a connue ce sport et qu'il se doit de trouver une solution à ce problème dans une action conjointe avec les acteurs du football. La réunion de samedi a abouti par la proposition de mise en place d'un groupe de travail composé de représentants du ministère, de la FAF et des clubs, groupe qui sera chargé de réfléchir sur les actions qu'il conviendra d'appliquer en vue de sortir la discipline de sa piètre situation. Le projet est porteur d'espoir, mais il y a comme une réticence car ce ne sera pas la première fois que des actions de réflexion ont été élaborées pour sauver notre football et jamais elles n'ont abouti à quelque chose de concret. M.Djiar est parfaitement au courant de cet état de fait. Lors de l'installation de le cellule de réflexion portant sur la remise sur les rails du sport algérien, il avait affirmé savoir que la crainte des gens engagés dans ce projet était de voir que les résultats de leurs travaux rejoignent les tiroirs pour ne plus en sortir, comme cela s'est fait par le passé. «Je vous fais la promesse que vos propositions seront mises en application», leur avait-il dit pour les rassurer. Il faut, donc, soutenir le ministre dans son action, sachant que certaines solutions pour le football (ce sont les plus importantes) ne peuvent être que politiques. Tout en restant convaincu que ce groupe de travail ne sera efficace que par le choix des hommes appelés à y siéger. Il est regrettable de le dire, mais des acteurs du football algérien n'ont pas une grande vision sur le devenir de la discipline. On parle essentiellement de nombreux présidents de clubs dont la présence dans le milieu ne s'explique que par la possibilité qu'il offre de se faire un nom et de fructifier leurs intérêts personnels. Si le football algérien va mal c'est parce que sa base, celle qui est composée des clubs, est complètement déglinguée. L'une des solutions consistera à proposer la restructuration de ces clubs avec le risque de voir pas mal de dirigeants de clubs la refuser puisque cela signifiera leur mise à l'écart. Le groupe de travail devra déjà s'engager dans un chemin tortueux, mais, pour la survie de la discipline, il faudra proposer les démarches les plus radicales. C'est là qu'on verra si on veut réellement que le football algérien reparte du bon pied.