Jean-Marie Le Pen est en passe de devenir «un symbole vivant de la xénophobie en France» Lors d'un meeting centré sur l'histoire des pieds-noirs d'Algérie, mais aussi sur l'immigration et l'insécurité, Le Pen, reprenant un de ses thèmes de prédilection, l'immigration, a dénoncé la «France algérienne» et l'insécurité qui, selon lui, va «s'aggraver» en faisant allusion à la communauté algérienne. D'après le candidat à la présidentielle, la communauté algérienne serait à l'origine de la chute de la France dans «une atmosphère d'anarchie». Dans sa lancée et devant quelque 500 personnes, le leader du FN a poussé l'ironie jusqu'à évoquer le témoignage «de femmes arabes qui auraient été terrorisées dans leur quartier par une bande de voyous (sans préciser leur origine)». Ces témoignages ont été rapportés par Le Pen pour illustrer son propos sur l'insécurité dont il a imputé la responsabilité à la communauté algérienne en France. Devant les applaudissements de l'assistance partageant les mêmes convictions racistes, Le Pen a assené: «Ils étaient 20, ils sont 400 aujourd'hui, ils seront 4000 demain», faisant allusion aux Algériens qui, selon lui, «au lieu de payer nos retraites, pousseront, demain, nos fauteuils par-dessus bord». Dans un deuxième temps, il continue sa diatribe en ciblant «les responsables du pays» auxquels il reproche de «ne point réprimer la délinquance» en recommandant à ces derniers «d'aller faire de la pâtisserie». Parlant de signatures, il déclare que «ce procédé tend à empêcher le peuple de s'exprimer», en appelant à la bonne volonté de son auditoire, il ajoute: «Vous connaissez un maire pied-noir, qui sait» pour signer l'un des 70 parrainages qui lui font défaut. Se sentant en difficulté, Le Pen, xénophobe par excellence «estime possible d'être présent au second tour». Beaucoup plus tôt dans la journée, il s'était dit prêt à employer tous les moyens pour faire annuler l'élection présidentielle s'il n'avait pas les 500 parrainages nécessaires pour y participer. Le speech tenu samedi dernier, à l'occasion de la journée des rapatriés, organisée à Carpentras par le Cercle national des rapatriés, laisse entrevoir des desseins racistes que Le Pen pourrait mettre à exécution et dont les Algériens vivant en France pourraient être la cible potentielle. Jean-Marie Le Pen est en passe de devenir «un symbole vivant de la xénophobie en France». Usant d'un langage raciste à souhait, lors d'une conférence de presse, Le Pen s'était dit hostile à l'institution du 19 Mars jour de la commémoration des morts de la guerre d'Algérie qui consacre, selon lui, «la victoire des ennemis de la France» en ajoutant: «Je n'accepte pas cette vision de l'histoire» qu'il considère comme une «provocation».