C'est un bilan en demi-teinte qu'a dressé le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, sur l'accord signé le 1er septembre 2005 qui prévoit l'établissement progressif pendant douze ans d'une zone de libre-échange entre l'Algérie et l'Union européenne. En effet, nulle baisse des prix à la consommation n'a eu lieu en Algérie depuis cette date, malgré les exonérations progressives pour les pays européens des droits de douane. Certains économistes prédisaient un impact positif à long terme pour le pays, qui, rappelons-le, importe plus de 50% de ses besoins de l'UE, mais des producteurs algériens demeurent craintifs. Un autre aspect négatif n'a pas échappé au ministre: «L'appareil productif du pays n'a pas su profiter des contingents de l'Union européenne, a répété El Hachemi Djaâboub, pour qui il faut désormais essayer de voir comment faire profiter la communauté nationale de ces contingents.» Mais alors que certains experts criaient à la faillite, «il n'y a eu ni rush, ni désertion», a-t-il tempéré avant d'ajouter «les échanges commerciaux habituels se sont maintenus». Par ailleurs, il n'y a pas eu de fermeture d'unités nationales de production, à cause du débarquement des produits européens ce qu'on aurait pu craindre et qui aurait ébranlé la volonté politique de poursuivre l'ouverture. Une ouverture, aussi, tournée plus que jamais vers l'OMC. «Il y a du nouveau», a affirmé le ministre qui, cependant, est resté évasif quant à une date précise pour la suite, et la fin, des négociations. En évoquant l'acte de naissance de l'OMC, El Hachemi Djaâboub a rappelé que «le terrorisme nous a fait rater l'occasion d'être membre fondateur de l'OMC. Cela a été une raison fondamentale dans le blocage des négociations.». Récemment, la venue d'une délégation américaine a toutefois permis d'approfondir la question de l'adhésion, et désormais «un consensus général se dégage.» Un nouveau round des négociations est annoncé, mais «cette fois-ci, la délégation algérienne ira à Genève avec des cartes fortes entre les mains». Tant mieux.