Avec sa voix chaude, il a su transporter tous les spectateurs à travers un voyage nostalgique et envoûtant dans El Bahdja. Le Ramadhan reste un mois exceptionnel. Non seulement parce qu'il est un mois de spiritualité, mais également parce qu'il change radicalement les habitudes des Algériens et leur impose un rythme de vie différent de celui des autres mois de l'année. Au calme journalier succèdent des nuits folles pour de nombreux jeûneurs, surtout les jeunes. Si bien que c'est durant le Ramadhan que certains font le plus la fête. Ils vont dans les nombreux lieux de divertissement, qui offrent des soirées artistiques, surtout musicales. L'Etablissement Arts et Culture, l'un des organismes culturels les plus actifs au niveau de la wilaya d'Alger, a proposé lundi dernier en soirée, un programme assez varié: un défilé de mode, une exposition et un concert de chants avec Hamidou, et ce, pour donner aux arts et à la culture la place qui leur sied. A la salle de spectacle du Théâtre de verdure, le chanteur Hamidou a conquis les coeurs de toute l'assistance durant cette soirée ramadhanesque, en interprétant des chansons très populaires issues de notre patrimoine chaâbi, telles que Rayha ouin et Zine ali Kahoua Oua Latai (le café et le thé)..., andalou telles Ma naâ'refch wana s'ghier, et kabyle telles que Aslaâvis ayavahri de Matoub Lounès. Hamidou a interprété ces merveilles musicales avec une facilité déconcertante. Accompagné admirablement par des jeunes musiciens, pour la plupart des proches ou amis, Hamidou reconnaîtra en eux une compétence avérée. Il affirmera ainsi que parmi ces derniers, le percussionniste avait débuté avec lui, dans les années 82. En effet, notre chanteur, avec sa voix chaude a su transporter tous les spectateurs à travers un voyage nostalgique et envoûtant dans Alger profonde. Hamidou a réussi, comme à son accoutumée, à conquérir les coeurs de l'assistance, constituée dans sa majorité de familles. Il est courtois et généreux, Hamidou ne se fera pas prier, pour jouer une ritournelle dans le mode sika qui annoncera joyeusement un inqilab d'une admirable beauté au titre de Min houbi hadhi el ghazala (par l'amour de cette gazelle) et faire ensuite son entrée dans le genre el berouali. Les youyous fusant de partout conféreront à l'ambiance de fête une sacrée solennité qui marquera à jamais les hôtes de l'artiste. La présence de ces familles a aussi comme but d'apporter une présence qui est perçue comme un signal de la reprise d'une vie normale et sûre, après tant d'années de souffrance et de mise en quarantaine de tout ce qui est beau dans le pays.