Selon les analystes de la corruption et les auteurs de l'IPC, une note inférieure à 3 signifie l'existence d'un haut niveau de corruption. L'Algérie vient d'être épinglée pour la quatrième fois en matière de corruption. Elle a obtenu une très mauvaise note: 3 sur 10 dans l'indice de perception de la corruption (IPC) établi chaque année par Transparency international, une ONG internationale de lutte contre la corruption. Désormais, elle rétrograde au 99e rang sur un ensemble de 179 pays étudiés selon le classement rendu public hier par Transparency international. L'IPC 2006 lui avait accordé la note de 3,1 sur 10. Ce qui avait classé l'Algérie au 84e rang sur 163 pays. Dans ce classement, l'Algérie se retrouve loin derrière la Tunisie (61e) et le Maroc (72e) Petite consolation, l'Algérie est mieux lotie que l'Egypte (105e), la Mauritanie (123e) et la Libye (131e). Au plan arabe, le Qatar (32e) est le mieux coté avec une note de 6, suivi des Emirats arabes unis (34e). Au plan africain, le Botswana (38e) est le mieux classé suivi de l'Afrique du Sud (43e) devant la Namibie (57e). La première place de ce classement est revenue au Danemark, devant la Finlande et la Nouvelle-Zélande. Ainsi, l'Algérie, pays ou la corruption et le trafic d'influence font bon ménage, poursuit sa mauvaise série qui a débuté en 2003, date de son entrée dans ce classement. Selon les analystes de la corruption et les auteurs de l'IPC, une note inférieure à 3 signifie l'existence d'un haut niveau de corruption. Pourtant, les pouvoirs publics avaient adopté plusieurs mesures pour combattre ce fléau. En outre, l'Algérie a paraphé plusieurs conventions internationales. Cependant, la corruption persiste. Sur 179 pays analysés, l'Algérie partage la 99e place avec l'Arménie, du Bélize, de la République Dominicaine, du Liban et de la Mongolie. «La situation sociopolitique et économique qui prévaut en Algérie depuis plusieurs années déjà, n'a cessé de favoriser les conditions de l'explosion de la corruption -petite et grande-, à tous les niveaux et tout est fait par le pouvoir en place pour que la généralisation de ce fléau se poursuive à grande échelle», relevait, en 2005 déjà, l'Association algérienne de lutte contre la corruption (Aacc). Depuis, les choses n'ont pas évolué. Bien au contraire, elles vont de mal en pis en dépit des lois adoptées. Ces mêmes lois «ne sont que de la poudre aux yeux destinées aux partenaires internationaux», soulignait l'Aacc, alors que Peter Eigen, président de Transparency international, relevait que «la corruption est une cause majeure de la pauvreté ainsi qu'un obstacle pour la contrer. Ces deux fléaux s'alimentent réciproquement, enfermant les populations dans le cycle de la misère. La corruption doit être combattue avec vigueur pour que toute aide allouée puisse provoquer une vraie différence pour libérer les gens de la pauvreté». Ces dernières années, l'Algérie a été marquée par une explosion sans précédent de la corruption à tous les niveaux et à tous les secteurs d'activité sans aucune exception. A cela s'ajoute la série de scandales financiers ayant frappé le pays. «La corruption prospère dans des pays où il n'y a pas de mécanismes de contrôle, où la société civile est faible, où il n'y a pas d'institutions spécialisées dans la lutte contre la corruption et surtout, où il n'y a pas de volonté politique de l'éradiquer», soulignait l'Aacc. En outre, la corruption demeure le principal obstacle entravant le développement de l'économie nationale. La fuite des capitaux est estimé à plus de 500 millions de dollars. Sur un autre chapitre, et en dépit de la volonté affichée des pouvoirs publics d'éradiquer ce phénomène, les observateurs estiment que les choses évaluent à un rythme lent. Il est reproché aux autorités le manque de transparence dans la gestion de la chose économique mais aussi la rétention de l'information qui rend, impossibles les investigations de la presse nationale dans plusieurs cas. Ce climat de corruption a atteint des proportions alarmantes au point que la Banque mondiale dans son évaluation annuelle du climat des affaires, en 2005, a soulevé des cas de commissions et de corruption en Algérie. La moyenne est de 6% des charges supplémentaires et du chiffre d'affaires des entreprises investissant en Algérie, ce qui laisse indifférents les opérateurs économiques étrangers vis-à-vis de l'Algérie.