Photo: Horizons. Les syndicats de l'Education ayant appelé à la reconduction de grèves cycliques, à partir de demain ont réagi différemment à la lettre qu'a adressée lundi dernier le premier responsable du secteur M. Benbouzid à la communauté éducative, aux enseignants précisément. Appelant à la retenue, pour permettre aux élèves de poursuivre leur année scolaire loin de toutes perturbations, le message du ministre n'a été pas reçu comme convenu. Pour preuve, même si les dates diffèrent, les syndicats du secteur campent sur leurs positions, et comptent enclencher les débrayages initialement prévus, sans se soucier des élèves, dont bon nombre affichent au fil des jours un désintérêt apparent à leurs études. Lors d'une conférence de presse, le coordinateur national du SNAPEST, M. Meziane Mériane, a déclaré que la position du syndicat n'a pas bougé d'un iota. «Nous entamerons notre mouvement de protestation demain, 16 février, pour une semaine reconductible. La grève ne sera gelée qu'au cas où la tutelle nous donnerait un délai bien précis quant à l'application du nouveau régime indemnitaire. Nous voulons une date précise, même s'il faut attendre longtemps». C'est la condition du SNAPSET. Le conférencier, évoque, entre autres, le droit à la retraire après 25 années de service et la révision de la classification des ingénieurs et l'intégration des professeurs des lycées techniques et technicums en tant que PES (professeurs d'enseignement secondaire). Convergeant dans la même démarche, le CLA (Conseil des lycées d'Algérie) appelle les enseignants et tous les travailleurs du secteur à observer un arrêt de travail à partir du 21 de ce mois pour une semaine renouvelable, jusqu'à satisfaction des revendications. Pour le CNAPEST et l'UNPEF (les deux formations les plus représentatives des travailleurs du secteur) le temps est toujours à la concertation pour décider de la démarche à tenir. «Loin d'être convaincante, la lettre du ministre n'a pas manqué de susciter notre inquiétude. Elle omet deux principales questions : la médecine du travail et les œuvres sociales», a relevé hier le coordinateur national du conseil, M. Larbi Nouar. Travaillant actuellement en étroite collaboration, les deux formations syndicales tiennent depuis hier un conseil national, représentant 43 wilayas du pays, pour étudier la conduite à tenir. Mais en cas de non-recevoir de la tutelle, c'est l'ultime recours à la grève. Sans fixer de date précise, M. Nouar laisse entendre que ce sera vers la fin de ce mois. LES PARENTS D'ÉLÈVES APPRÉHENDENT LES JOURS À VENIR Les jours à venir font craindre le pire aux parents d'élèves, déjà déçus par les résultats du premier trimestre. La tension est à son paroxysme au vu des menaces de grève, en rangs dispersés, brandies par tous les syndicats du secteur, à partir de demain. D'ailleurs, tout porte à croire que la contestation risque de durer dans le temps. Pour les parents d'élèves, la colère des élèves surtout ceux en classes d'examen, ne sera pas facile à contenir. Otages de circonstances, les élèves assistent impuissants à un bras de fer opposant les syndicats à leur tutelle. Ils attestent qu'en cas de grève, même cyclique, les résultats des élèves ne seront que plus catastrophiques que ceux du premier trimestre. Le constat est unanime et valable pour toutes les wilayas du pays, dont les établissements ont répondu favorablement à la grève observée le 8 novembre dernier, et qui n'a pris fin que trois semaines après. Parents d'élèves et enseignants attestent que les mauvais résultats obtenus ne sont que la conséquence directe du préjudice engendré par ce long débrayage. Le pire est à craindre, surtout lorsque les enseignants parlent de grève sauvage et décident d'en découdre avec leurs syndicats respectifs.