Le 22e Festival international du film francophone s'est clôturé hier sur une large victoire des cinémas québécois, belge et français. Le 22e Festival international du film francophone (FIFF) de Namur, a livré dans la soirée d'hier son palmarès. Continental, un film sans fusil, du réalisateur québécois Stéphane Lafleur, a remporté le Bayard d'or. Le moins que l'on puisse dire c'est que cette 22e édition a été dominée par les quatre pays leaders et promoteurs de la francophonie que sont la France, la Belgique et le Québec. Sur un ensemble de 17 prix (y compris les mentions), toutes catégories confondues, ses trois pays en ont raflé 13! L'actrice française Sandrine Bonnaire, Bayard d'or de la meilleure comédienne pour son rôle dans Où est passé la main de l'homme sans tête de Guillaume et Stéphane Malandrin (belges), a mérité le Prix du public pour son documentaire, Elle s'appelle Sabine, qui retrace la vie de sa soeur autiste dans le monde hospitalier. Le Bayard d'or du meilleur comédien est allé à Samir Guesmi pour Andaloucia d'Alain Gomis (France/ Sénégal), alors que celui du meilleur scénario est revenu également aux Français Eric Guido et Florence Vignon pour Le fils de l'épicier. Face à ces trois grands pays du cinéma que sont la France, le Québec et la Belgique, notons la performance du Libanais Philipe Aractingi qui a charmé le public jeune, qui lui a attribué le Prix junior, alors que le Bayard d'or du meilleur court métrage a récompensé le Roumain Adrian Sitaru pour son film Vagues. Pour l'ambiance de ce festival, il y avait comme un goût de fête inachevée. Si son ouverture le 28 septembre a été pour la première fois émaillée de couacs dans l'organisation, à l'exemple du public qui avait pris «d'assaut» la séance officielle d'ouverture, ou de certains journalistes qui ne trouvaient pas leurs badges d'accréditation au service presse alors qu'ils avaient reçu confirmation par le service en question, la séance de clôture a été morne et moins brillante que toutes les éditions précédentes. Sous le chapiteau où se déroulait la «fête», les acteurs, réalisateurs...étaient pratiquement absents, autant que les officiels, organisateurs et politiques. C'est que le Festival avait habitué son public et la charmante ville de Namur a plus de convivialité, de proximité et de chaleur. Il est vrai que la Belgique, notamment la Wallonie, dont la capitale est justement Namur, a le coeur ailleurs. Elle vit la pression des Flamands qui menacent de scission le pays. Le nouveau gouvernement belge n'est pas en place depuis les élections législatives du 10 juin dernier. Cela a pesé sur le ton du festival, estiment certains. Entre les séances d'ouverture et de clôture du festival, la semaine s'est déroulée sans grand éclat. Le chapiteau central réservé entre autres au public était souvent vide. Les officiels, artistes, acteurs...ont été rarement présents. Et jusqu'aux médias belges (francophones) eux-mêmes, qui ont réservé, au contraire des autres éditions, très peu d'intérêt à l'événement. Quant aux médias locaux, ceux de la Wallonie, ils ne se sont pas gênés pour relever les quelques ratages, particulièrement ceux concernant la marginalisation du public. C'est ainsi dans ce genre d'évènements. Les éloges pleuvent lorsque la fête est totale et c'était le cas pour les 21 éditions précédentes, mais les critiques ne peuvent être évitées lorsqu'il y a des couacs. L'excellence et la réussite sont des exigences chez le public, comme chez les professionnels. Dur, dur le monde de l'art et du beau.