Au sortir des grandes artères, les rues d'Alger, que n'empruntent pas les cortèges officiels, donnent une image affligeante de la capitale. Circuler à Alger en voiture est devenu un véritable cauchemar pour les automobilistes tant du fait des interminables embouteillages, mais aussi et surtout du fait des routes mal entretenues, ou les nids-de-poule, les crevasses, qui rendent la conduite automobile pénible. De fait, au sortir des grands boulevards et avenues, ou des parcours «officiels», les rues d'Alger sont infréquentables. L'automobiliste emprunte avec appréhension certains itinéraires à cause des nombreux obstacles qu'il rencontre sur les routes. Remarquons d'abord, la multiplication des dos d'âne de dimensions, de formes et de consistances diverses. Les ralentisseurs ne sont pas généralement signalés à l'avance; ce qui heurte la sensibilité des suspensions des véhicules. De tas de ralentisseurs ont été installés d'une façon anarchique par la seule volonté des riverains qui veulent éviter ici un accident (les enfants jouent dans la rue), attirer là l'attention d'un passant vers un commerce situé à proximité. Ces derniers pourront passer pour des montagnes russes. Prenons exemple du quartier le Panorama à Kouba où les trottoirs sont inexistants où lorsque c'est le cas, sont mal entretenus ou encore sont goudronnés au lieu d'être pavés. Il est vrai que les trottoirs pavés sont devenus rares à Alger. Pour revenir aux rues, notons que plusieurs entreprises (eau, téléphone, gaz ou électricité) font des travaux en éventrant les routes, mais une fois ceux-ci terminés, laissent tout en plan sans prendre la peine de boucher les trous et bitumer les routes défoncées. Ce qui donne un aspect hideux et repoussant des voiries et chemin de la capitale. Par ailleurs, il faut relever la multiplication et la persistance des nids-de-poule, véritables cratères qui jalonnent les rues que n'emprunteront guère les cortèges officiels. Et les APC ont une grande responsabilité dans cet état de choses en ne prenant pas suffisamment à coeur la situation induite par l'état des routes pour répondre aux doléances des habitants. Si la situation des rues dans les communes d'Alger est déplorable, que dire de celles des cités où cet aspect important de la vie sociale est négligé. C'est le cas du quartier de Jolie-Vue à Kouba où les travaux du boulevard qui traverse la cité ont été mystérieusement abandonnés et seul un couloir de ce boulevard -de plus d' 1,5km- ont été achevés. Rien par contre n'a été fait pour ce qui est du second couloir dont les travaux sont en stand-by. En hiver, cette partie de la cité se transforme en marécage avec toutes les maladies que l'ont peut imaginer. D'autant plus que de nombreux grossistes en agroalimentaire ont pignon sur rue sur cet important point de passage de la commune de Kouba. Dans cette commune, toujours, à proximité du stade Benhaddad, l'APC a entamé des travaux pour refaire les trottoirs des deux côtés de la rocade reliant Ben Omar au lycée Hassiba Ben Bouali. Sauf que cela fait quinze jours que les trottoirs ont été décapés mais se trouvent dans un état inquiétant alors que les travaux, on ne sait pour quelle raison, sont à l'arrêt. L'autre plaie réside dans les travaux qui s'éternisent sur la route avec en sus une absence flagrante de coordination entre les sociétés qui entreprennent des travaux d'aménagement: un jour ils installent une conduite d'eau, un autre jour c'est une soudure pour une conduite de gaz. Le cas de la daïra de Birtouta où les travaux dans cette commune sont omniprésents à longueur d'année, en dit long sur ce laxisme municipal dès lors qu'il appartient aux APC de veiller au bon ordre de la commune. Les APC peuvent-elles justifier une gestion à tout le moins laxiste de rues, routes et citée?