La capitale malienne, Bamako, abritera ce rendez-vous. Pour l'instant, la liste des pays devant y prendre part n'est pas officiellement établie. La coopération sécuritaire entre les pays du Sahel est devenue une urgence. A cet effet, une rencontre des pays de la bande sahélo-saharienne se tiendra prochainement. La capitale malienne, Bamako, abritera ce rendez-vous sur initiative du président malien, Amadou Toumani Touré. Pour l'instant, la liste des pays devant y prendre part n'est pas officiellement établie. Toutefois, quelques pays ayant un lien frontalier avec la région, comme l'Algérie, le Niger, la Mauritanie et la Libye prendront part «dans un délai proche» à Bamako, indique-t-on de sources concordantes. Les frontières sud de l'Algérie représentent un enjeu de taille, à la fois, pour la mafia des cigarettes, les trafiquants d'armes ainsi que les groupes armés. Le mouvement de rébellion au Mali, celui au Niger, la situation au Darfour, l'activisme des groupes armés dans le Sahara constituent un véritable champ «explosif» qui nécessite une grande vigilance des pays de la région. D'ores et déjà, l'Algérie et le Mali se sont engagés à «faire de la région sahélo-saharienne un pôle de stabilité et de développement», a déclaré le ministre des Affaires étrangères malien, Moctar Ouane, jeudi denier, à l'issue des travaux de la 10e session de la Commission mixte de coopération algéro-malienne et la rencontre avec son homologue algérien, Mourad Medelci. Sans avancer une date précise sur la tenue de cette réunion, la même source souligne que cette initiative s'inscrit dans le cadre du rétablissement «de la paix, de la sécurité ainsi que le développement dans la région sahélo-saharienne». La nécessité d'accorder les violons est bien comprise de la part des pays sus-cités, y compris le Maroc qui n'a pas de frontières directes avec cette région. Pour l'Algérie d'abord, en collaboration avec les pays frontaliers, cette rencontre sera une opportunité afin de traquer «les résidus» des groupes armés activant dans la bande sahélienne. Selon des sources sécuritaires, Mokhtar Benmokhtar, dit Laouar, a trouvé refuge dans une tribu du nord du Mali. Il active avec un réseau de soutien au terrorisme dans la région. A en croire la même source, il y aurait eu une connexion entre celui-ci et le leader de la rébellion touarègue, Ag Bahanga. Avec sa parfaite connaissance du Sahara, Mokhtar Benmokhtar est d'une grande utilité aux réseaux terroristes et du trafic d'armes. D'ailleurs, on a évoqué même l'implication de Touareg dans l'épisode de l'enlèvement des touristes allemands dans le Sahara algérien, en 2003. C'était à l'époque de Abderrazak El Para. Ce qui confirme l'hypothèse d'une connexion entre les rebelles armés du Niger et du Mali avec les terroristes activant dans le Sud algérien. Des repentis auraient confirmés que les groupes terroristes activaient au Sahara avec la complicité d'autres réseaux implantés en Mauritanie et en Libye. Le Gspc se fournit en armes grâce à la complicité de ces réseaux. L'Expression avait mis en exergue, dans une de ses précédentes éditions, le fait que des terroristes tentaient de récupérer les mines antipersonnel pour s'approvisionner en TNT devant servir à la fabrication de bombes artisanales. Dans le même article, il a été mentionné que 108.000 mines antipersonnel (modèle 1957, datant de l'époque de la guerre de Libération nationale), contenant chacune plus de 100 grammes de TNT, ont été saisies par les services de sécurité. Pour les pays comme le Niger et le Mali, une connexion, où la présence de liens entre les mouvements touareg et les terroristes, représente une menace sérieuse pour la sécurité du Sahel. Aussi, la coordination entre tous les pays du Sahel, y compris le Tchad et le Maroc, qui n'ont pas de frontières directes avec la région sahélienne, ne peut que contribuer efficacement au rétablissement de la sécurité au Sahel. Plus généralement, une coopération entre les pays du Maghreb est inévitable face au terrorisme international et autre Al Qaîda au pays du Maghreb qui menacent leur sécurité et leur stabilité.