Le Maroc, la France, l'Espagne ont été épinglés, tandis que les militants européens de la cause sahraouie investissent le terrain politique des institutions européennes. Plus de 400 délégués de 21 pays d'Europe, d'Afrique et d'Amérique latine étaient présents, hier, à la cérémonie de clôture de la 33e Conférence de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui. Des militants des droits de l'homme et des représentants d'ONG ont pris part, également, à cette rencontre. Les participants ont réaffirmé d'une seule voix, leur soutien indéfectible au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et encouragent, par là même, les négociations en cours entre le Front Polisario, seul représentant du peuple sahraoui, et le gouvernement marocain. Dans la foulée, faisant le constat de l'ouverture des négociations directes entre les deux parties en conflit, la Conférence (Eucoco 2007) appelle le Royaume chérifien à se conformer à l'esprit et à la lettre de la résolution 1754 du Conseil de sécurité de l'ONU. Celle-ci recommande à Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, d'organiser des négociations «directes et sans conditions préalables pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». En quelque sorte, les congressistes de l'Eucoco veulent rappeler le Maroc à l'ordre du fait qu'il ne cesse de s'accrocher à son projet dit de «large autonomie pour le Sahara occidental» rejeté par la résolution 1754 ainsi que par la communauté internationale. Dans le but d'aboutir à l'objectif de consacrer le droit des Sahraouis à l'autodétermination, la 33e Conférence de l'Eucoco s'adresse à l'Union européenne, à l'Union africaine, aux différents Parlements des divers pays et au Parlement européen pour leur demander d'obtenir de la part du Maroc «une attitude positive» dans les négociations en cours. Cette conférence marque ainsi une avancée considérable dans «l'activisme» de la communauté internationale. D'ailleurs, les congressistes de l'Eucoco n'ont pas omis d'appeler aussi Ban Ki-moon et le Conseil de sécurité à promouvoir et à accompagner activement le processus de négociation, conformément à la résolution 1754 et aux recommandations de la résolution adoptée par consensus par la 62e session de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation de l'Assemblée générale de l'ONU. Plus important aussi, la Conférence demande officiellement à la France, qui assurera en 2008 la présidence de l'Union européenne, «une politique plus conforme aux résolutions et décisions de l'ONU sur le Sahara occidental et à oeuvrer pour l'application du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination». Il n'est un secret pour personne que la France est à l'origine du blocage actuel de la situation. Chose que les militants de l'Eucoco n'ont pas manqué de souligner aussi durant les journées de la conférence. Dans son rapport final, la Conférence dénonce les violations des droits de l'homme au Sahara occidental et exige de l'ONU de publier le rapport de la mission sur le Sahara occidental du Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme. Les congressistes de la 33e Conférence de l'Eucoco ont décidé d'organiser durant l'année 2008 une grande rencontre avec les parlementaires européens en direction des institutions européennes. L'objectif principal étant de mobiliser leurs initiatives en faveur d'une paix juste et durable basée sur les droits fondamentaux du peuple sahraoui. Sur un autre front, l'Afrique du Sud a décidé d'abriter durant la même année (2008) une conférence internationale sur les droits du peuple sahraoui. Quant à l'Eucoco 2008, la 34e conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui sera organisée en Espagne. Une chose est sûre, la communauté internationale ne compte pas lâcher prise avant la consécration du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.